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Reseau de Recherche en Formation et TIC en Algerie
FormaTIC : Réseau de recherche en Formation et TIC en Algérie

Nora Khaldi, Algéro-Irlandaise et mathématicienne renommée
Les réseaux sociaux algériens se passionnent ces dernières heures pour Nora Khaldi, une chercheuse d’une quarantaine d’années présentée par les internautes comme étant d’origine algérienne, de la wilaya de Tébessa.
« Nora Khaldi est de Tebessa. Elle appartient à une très vieille famille de Nememcha (chaouiya). Elle est algérienne, titulaire d’un doctorat d’État en mathématiques. La chercheuse, et professeure, est une sommité mondiale dans la recherche en bio-informatique. La scientifique algérienne est célèbre dans le monde entier, notamment pour sa découverte de nouveaux médicaments fabriqués à partir de molécules présentes dans la nourriture », affirme une publication relayée, depuis hier soir, par plusieurs pages sur le réseau social Facebook.
Nora Khaldi est mathématicienne titulaire d’un doctorat en évolution moléculaire et bioinformatique. Des médias étrangers la présentent comme étant « de mère Irlandaise et de père Franco-Algérien ». Certains médias la présentent toutefois comme « Irlandaise », sans référence à ses origines algériennes.
Nora Khaldi, fondatrice d’une startup
Ses recherches se sont principalement concentrées sur l’évolution des protéines et la génomique comparative. Elle est également fondatrice de Nuritas, une startup combinant les sciences de la vie et l’intelligence artificielle (IA) pour extraire les données d’ADN et de protéines de matériel végétal.
« Mon background est purement mathématique et j’ai toujours été une grande fan de biologie alors j’ai cherché quelque chose qui pourrait combiner les deux disciplines qui sont généralement très séparées », explique Mme Khaldi dans un entretien accordé au Trinity College de Dublin (Irlande), où elle a obtenu son doctorat après avoir été diplômée en mathématiques à l’université Aix-Marseille.
« J’ai quitté l’université début 2014 pour fonder Nuritas et depuis, nous avons fait d’énormes progrès. L’entreprise est passée de n’employer que moi-même à une équipe actuelle d’un peu moins de 20 personnes et nous recrutons constamment. Nous avons nos propres laboratoires et avons inventé et découvert d’incroyables nouveaux peptides thérapeutiques, déposé de nombreux brevets et commencé de nombreuses études cliniques », affirme Nora Khaldi, citée par la même source.
Une levée de fonds de 65 millions d’euros
Au mois de juillet 2019, la startup de Mme Khaldi avait levé 65 millions d’euros auprès de plusieurs investisseurs tel que le célèbre groupe de rock irlandais U2 ou encore la banque européenne d’investissement. Nuritas affirme que son processus de découverte de médicaments par apprentissage automatique affichait un taux de réussite de 60%, bien plus élevé que les autres de l’industrie pharmaceutique.
Le succès de la startup est tel que Nuritas a signé un accord de collaboration avec le géant de l’agroalimentaire Nestlé en février 2018. Cette collaboration vise à découvrir des peptides bioactifs dérivés de l’alimentation grâce à l’intelligence artificielle. Les travaux de Mme Khaldi lui ont également permis de remporter en 2017 le prix « Etoile montante » décerné lors des Tech Excellence Awards.
« Mon objectif est de faire progresser la santé à l’échelle mondiale et d’aider les gens du monde entier à accéder à des ingrédients thérapeutiques qui peuvent les aider à prévenir les maladies, à vivre en meilleure santé plus longtemps et à gérer ou guérir les maladies. Et jusqu’à ce que j’aie atteint cet objectif, je sens que je n’ai pas réalisé tout ce qui est possible », a affirmé Nora Khaldi.
Par Lynda Hanna
Publié le: 10 janv. 2021 sur Visa-algerie.com
https://www.visa-algerie.com/nora-khaldi-algero-irlandaise-et-mathematicienne-renommee

Nora Khaldi, Algéro-Irlandaise et mathématicienne renommée
Les réseaux sociaux algériens se passionnent ces dernières heures pour Nora Khaldi, une chercheuse d’une quarantaine d’années présentée par les internautes comme étant d’origine algérienne, de la wilaya de Tébessa.
« Nora Khaldi est de Tebessa. Elle appartient à une très vieille famille de Nememcha (chaouiya). Elle est algérienne, titulaire d’un doctorat d’État en mathématiques. La chercheuse, et professeure, est une sommité mondiale dans la recherche en bio-informatique. La scientifique algérienne est célèbre dans le monde entier, notamment pour sa découverte de nouveaux médicaments fabriqués à partir de molécules présentes dans la nourriture », affirme une publication relayée, depuis hier soir, par plusieurs pages sur le réseau social Facebook.
Nora Khaldi est mathématicienne titulaire d’un doctorat en évolution moléculaire et bioinformatique. Des médias étrangers la présentent comme étant « de mère Irlandaise et de père Franco-Algérien ». Certains médias la présentent toutefois comme « Irlandaise », sans référence à ses origines algériennes.
Nora Khaldi, fondatrice d’une startup
Ses recherches se sont principalement concentrées sur l’évolution des protéines et la génomique comparative. Elle est également fondatrice de Nuritas, une startup combinant les sciences de la vie et l’intelligence artificielle (IA) pour extraire les données d’ADN et de protéines de matériel végétal.
« Mon background est purement mathématique et j’ai toujours été une grande fan de biologie alors j’ai cherché quelque chose qui pourrait combiner les deux disciplines qui sont généralement très séparées », explique Mme Khaldi dans un entretien accordé au Trinity College de Dublin (Irlande), où elle a obtenu son doctorat après avoir été diplômée en mathématiques à l’université Aix-Marseille.
« J’ai quitté l’université début 2014 pour fonder Nuritas et depuis, nous avons fait d’énormes progrès. L’entreprise est passée de n’employer que moi-même à une équipe actuelle d’un peu moins de 20 personnes et nous recrutons constamment. Nous avons nos propres laboratoires et avons inventé et découvert d’incroyables nouveaux peptides thérapeutiques, déposé de nombreux brevets et commencé de nombreuses études cliniques », affirme Nora Khaldi, citée par la même source.
Une levée de fonds de 65 millions d’euros
Au mois de juillet 2019, la startup de Mme Khaldi avait levé 65 millions d’euros auprès de plusieurs investisseurs tel que le célèbre groupe de rock irlandais U2 ou encore la banque européenne d’investissement. Nuritas affirme que son processus de découverte de médicaments par apprentissage automatique affichait un taux de réussite de 60%, bien plus élevé que les autres de l’industrie pharmaceutique.
Le succès de la startup est tel que Nuritas a signé un accord de collaboration avec le géant de l’agroalimentaire Nestlé en février 2018. Cette collaboration vise à découvrir des peptides bioactifs dérivés de l’alimentation grâce à l’intelligence artificielle. Les travaux de Mme Khaldi lui ont également permis de remporter en 2017 le prix « Etoile montante » décerné lors des Tech Excellence Awards.
« Mon objectif est de faire progresser la santé à l’échelle mondiale et d’aider les gens du monde entier à accéder à des ingrédients thérapeutiques qui peuvent les aider à prévenir les maladies, à vivre en meilleure santé plus longtemps et à gérer ou guérir les maladies. Et jusqu’à ce que j’aie atteint cet objectif, je sens que je n’ai pas réalisé tout ce qui est possible », a affirmé Nora Khaldi.
Par Lynda Hanna
Publié le: 10 janv. 2021 sur Visa-algerie.com
https://www.visa-algerie.com/nora-khaldi-algero-irlandaise-et-mathematicienne-renommee

Le vrai coût énergétique du numérique
Surfer sur Internet, utiliser une application, regarder une vidéo en streaming, discuter en visio… toutes ces activités qui paraissent aujourd’hui naturelles à nombre d’entre nous sont loin d’être anodines pour l’environnement.
ANNE-CÉCILE ORGERIE ET LAURENT LEFÈVRE| | POUR LA SCIENCE N° 518|
Disponible aussi en version pdf téléchargeable
Depuis le début de l’épidémie de Covid-19, et en particulier durant les périodes de confinement, le télétravail a pris une grande importance dans nombre de services publics et d’entreprises. L’usage des transports s’en est trouvé considérablement diminué. Mais peut-on dire pour autant que le télétravail et l’utilisation massive d’Internet qui y est associée ont été bénéfiques pour l’environnement ? Plus généralement, quel est l’impact environnemental du numérique ? Et comment le diminuer ? Répondre à ces questions n’est pas simple. Pour établir l’impact environnemental d’un système numérique, il faut mesurer son coût énergétique. Mais qu’est-ce que cela signifie pour un système aussi complexe et interdépendant qu’Internet ?
Né il y a cinquante ans, accessible au grand public depuis une trentaine d’années, Internet est devenu un outil quotidien et indispensable pour quelque 4,5 milliards d’utilisateurs dans le monde, soit un peu moins de 60 % de la population mondiale. Son succès planétaire fulgurant a entraîné sa croissance très rapide.
Courriers électroniques, messageries instantanées, moteurs de recherche, réseaux sociaux, stockage dans le cloud, vidéo à la demande en streaming, etc. Les services d’Internet ont évolué au cours du temps, et son architecture s’est étendue et complexifiée pour répondre à cette demande. Internet donne ainsi accès à un monde numérique, électronique, dématérialisé, virtuel… autant d’adjectifs qui lui confèrent un aspect quelque peu magique. Pourtant, ses infrastructures sont bien réelles et consomment de l’énergie et des ressources, très souvent sans que l’utilisateur en ait conscience.
À une époque où dérèglement climatique et épuisement des ressources naturelles interpellent les utilisateurs, les impacts environnementaux d’Internet restent largement méconnus et sont encore peu étudiés. Les études existantes indiquent que ces impacts sont considérables et préoccupants, aussi bien en termes de consommation énergétique, de consommation de matières premières ou d’empreinte carbone. Mais ces études brossent des tableaux variés, avec des chiffres différant parfois fortement de l’une à l’autre.
En 2014, Vlad Coroamă, de l’université technique de Lisbonne, et Lorenz Hilty, de l’université de Zurich, ont ainsi observé, en examinant les articles parus les dix années précédentes sur le coût énergétique d’Internet, une grande disparité des estimations, avec des différences allant jusqu’à quatre ordres de grandeur. En cause, les incertitudes sur les mesures, les approximations faites sur les modèles, mais aussi le périmètre choisi pour l’évaluation : les résultats varient considérablement selon que l’on prend en compte ou non les objets terminaux qui utilisent Internet. C’est pourquoi il est si compliqué de déterminer si le télétravail est bénéfique pour l’environnement ou même simplement si une requête internet coûte autant que trois heures ou dix minutes de bouilloire…

Le vrai coût énergétique du numérique
Surfer sur Internet, utiliser une application, regarder une vidéo en streaming, discuter en visio… toutes ces activités qui paraissent aujourd’hui naturelles à nombre d’entre nous sont loin d’être anodines pour l’environnement.
ANNE-CÉCILE ORGERIE ET LAURENT LEFÈVRE| | POUR LA SCIENCE N° 518|
Disponible aussi en version pdf téléchargeable
Depuis le début de l’épidémie de Covid-19, et en particulier durant les périodes de confinement, le télétravail a pris une grande importance dans nombre de services publics et d’entreprises. L’usage des transports s’en est trouvé considérablement diminué. Mais peut-on dire pour autant que le télétravail et l’utilisation massive d’Internet qui y est associée ont été bénéfiques pour l’environnement ? Plus généralement, quel est l’impact environnemental du numérique ? Et comment le diminuer ? Répondre à ces questions n’est pas simple. Pour établir l’impact environnemental d’un système numérique, il faut mesurer son coût énergétique. Mais qu’est-ce que cela signifie pour un système aussi complexe et interdépendant qu’Internet ?
Né il y a cinquante ans, accessible au grand public depuis une trentaine d’années, Internet est devenu un outil quotidien et indispensable pour quelque 4,5 milliards d’utilisateurs dans le monde, soit un peu moins de 60 % de la population mondiale. Son succès planétaire fulgurant a entraîné sa croissance très rapide.
Courriers électroniques, messageries instantanées, moteurs de recherche, réseaux sociaux, stockage dans le cloud, vidéo à la demande en streaming, etc. Les services d’Internet ont évolué au cours du temps, et son architecture s’est étendue et complexifiée pour répondre à cette demande. Internet donne ainsi accès à un monde numérique, électronique, dématérialisé, virtuel… autant d’adjectifs qui lui confèrent un aspect quelque peu magique. Pourtant, ses infrastructures sont bien réelles et consomment de l’énergie et des ressources, très souvent sans que l’utilisateur en ait conscience.
À une époque où dérèglement climatique et épuisement des ressources naturelles interpellent les utilisateurs, les impacts environnementaux d’Internet restent largement méconnus et sont encore peu étudiés. Les études existantes indiquent que ces impacts sont considérables et préoccupants, aussi bien en termes de consommation énergétique, de consommation de matières premières ou d’empreinte carbone. Mais ces études brossent des tableaux variés, avec des chiffres différant parfois fortement de l’une à l’autre.
En 2014, Vlad Coroamă, de l’université technique de Lisbonne, et Lorenz Hilty, de l’université de Zurich, ont ainsi observé, en examinant les articles parus les dix années précédentes sur le coût énergétique d’Internet, une grande disparité des estimations, avec des différences allant jusqu’à quatre ordres de grandeur. En cause, les incertitudes sur les mesures, les approximations faites sur les modèles, mais aussi le périmètre choisi pour l’évaluation : les résultats varient considérablement selon que l’on prend en compte ou non les objets terminaux qui utilisent Internet. C’est pourquoi il est si compliqué de déterminer si le télétravail est bénéfique pour l’environnement ou même simplement si une requête internet coûte autant que trois heures ou dix minutes de bouilloire…
En chiffres
4,4 milliards : en 2019, on estime qu’il y avait environ 4,4 milliards d’utilisateurs d’Internet dans le monde.
4 à 10 % : en 2019, le numérique (en prenant en compte le cycle de vie des équipements) aurait été responsable de 4 à 10 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
10 à 15 % : en 2019, le numérique aurait consommé 10 à 15 % de l’électricité mondiale.
15 à 34 milliards : En 2019, le numérique aurait compté entre 15 et 34 milliards d’équipements terminaux répartis entre 4,4 milliards d’utilisateurs dans le monde, soit entre 3 et 8 par personne en moyenne.
Cependant, depuis quelques années, différentes équipes dans le monde, dont la nôtre, décortiquent les interdépendances d’Internet ou des systèmes qui constituent ce réseau. L’idée est de préciser leur consommation énergétique, de définir des indicateurs pertinents d’efficacité pour ces systèmes et, à partir de là, d’en déduire des solutions pour réduire leur consommation. De nombreux obstacles restent à franchir, mais des pistes commencent à se dessiner.
Une architecture gigantesque
Pour saisir la complexité de la question de l’impact environnemental d’Internet, il est nécessaire de comprendre quels sont les systèmes matériels et logiciels impliqués dans son fonctionnement, comment ces systèmes sont utilisés et quelles sont les corrélations entre utilisation, consommation électrique et consommation de matières premières.
Lorsqu’un internaute génère une requête à destination d’un moteur de recherche, il mobilise différents équipements matériels, physiques et virtualisés, et des infrastructures logicielles. Le matériel mobilisé comporte un équipement terminal (PC, smartphone, tablette) pour générer la requête et recevoir les résultats de la recherche, un ensemble de réseaux pour transporter les paquets de données et plusieurs serveurs d’un centre de données pour traiter la requête.

LE TRAJET D'UNE REQUÊTE
Le traitement d’une requête sur un moteur de recherche mobilise des ressources matérielles sur un smartphone, une box internet, des réseaux, des routeurs, un pare-feu, les équipements réseaux d’un centre de données et un serveur. Ces équipements matériels seront utilisés dans le sens retour pour rapatrier le résultat de la recherche. De plus, des applications, services et protocoles logiciels sont déployés dans chacun des équipements traversés. Plusieurs serveurs peuvent être mobilisés en parallèle pour calculer et agréger les résultats afin d’augmenter la rapidité de la réponse. De même, d’autres serveurs peuvent contribuer à la génération de la requête en récupérant chaque lettre tapée dans la barre de recherche pour afficher des suggestions de recherche. Enfin, une page web donnée peut faire appel à plusieurs services : publicité ciblée, authentification des utilisateurs, affichage d’informations en temps réel provenant de divers fournisseurs de contenus, etc.
© Adèle GalléLes services logiciels mis en œuvre sur les serveurs sont placés dans des machines virtuelles ou des conteneurs logiciels – l’émulation d’un environnement complet associé à l’utilisateur, où celui-ci peut lancer ses applications et qui lui garantit certaines protections de sécurité et des performances. À l’heure où les services internet se trouvent dans des clouds – des ensembles de serveurs, de réseaux et de logiciels répartis dans le monde –, les serveurs et réseaux utilisés ne sont pas connus des utilisateurs, mais choisis par les fournisseurs de services en fonction de métriques de performance, d’équilibrage de charge entre serveurs et de qualité de service. Le chemin réseau parcouru par la requête de l’utilisateur est donc très variable et son impact environnemental dépend du lieu d’hébergement des serveurs utilisés.
Un exemple de réseau d’Internet
Internet est un réseau de réseaux qui interconnecte des millions d’entités indépendantes (fournisseurs d’accès à Internet, réseaux d’entreprises, réseaux universitaires, réseaux gouvernementaux, etc.) pour échanger de l’information. Il permet ainsi à chaque utilisateur d’accéder librement à l’information suivant un de ses principes fondateurs : la neutralité du réseau. Ce principe, qui n’est pas suivi dans tous les pays, garantit l’égalité de traitement de tous les flux de données sur Internet, sans discrimination sur l’émetteur, le récepteur ou le contenu de l’information transmise. Une donnée transite ainsi entre les différents réseaux d’Internet pour atteindre sa destination.
Le réseau Renater, par exemple, fournit un accès internet aux établissements d’enseignement et de recherche en France.
Une donnée transitant de Nantes à Marseille peut passer par Bordeaux, Clermont et Lyon ou par Rennes, Paris et Lyon. Comme pour le réseau routier, suivant l’état du trafic, une même donnée, renvoyée à un autre moment, peut emprunter un chemin différent du chemin initial. Ces redondances assurent la qualité et la robustesse du réseau : elles permettent de transporter plus de données sur certaines parties du réseau, d’utiliser un autre chemin en cas de panne d’un lien et d’équilibrer la charge entre les liens très demandés.
Les autres réseaux généralistes d’Internet sont accessibles via deux accès, l’un au nord, l’autre au sud. Ainsi, si un ordinateur situé à Rennes et connecté au réseau Renater envoie une donnée à un autre ordinateur situé à Rennes, mais connecté à un autre réseau (Orange, Free, SFR, Bouygues…), la donnée transite d’abord jusqu’à l’accès nord du réseau Renater (via Paris) pour rejoindre le réseau de l’ordinateur de destination, avant de revenir à Rennes en empruntant les routes de cet autre réseau. Et si le réseau de l’ordinateur destinataire n’est pas connecté à l’accès nord du réseau Renater, la donnée passe soit par l’accès sud si le réseau destinataire y est raccordé, soit via un autre réseau connecté à la fois à l’accès nord de Renater et au réseau de l’ordinateur destinataire. Les données font ainsi souvent des trajets plus longs que ce que l’on imagine.
Les réseaux d’Internet permettent l’acheminement des données depuis leurs émetteurs jusqu’à leurs destinataires. Ces données peuvent avoir des formes multiples : page web, e-mail, vidéo, image… Le traitement et le stockage de ces données, nécessaires au fonctionnement des services internet, s’appuient sur des centres de données qui sont répartis géographiquement dans Internet. Une page web donnée peut ainsi faire appel à plusieurs centres de données pour afficher l’intégralité de son contenu sur l’équipement terminal du client : publicité, compteur de vues, amis connectés, état en temps réel des stocks, du trafic urbain, de la météo, etc.
Les vidéos poussent cette logique de fonctionnement à l’extrême. Selon le rapport Climat : l’insoutenable usage de la vidéo en ligne, publié en 2019 par The Shift Project, un think tank français qui réfléchit à des pistes pour parvenir à « une économie libérée de la contrainte carbone », les flux de données vidéo représentent 80 % du trafic mondial qui circule sur Internet. Ces flux sont majoritairement composés de vidéos en ligne (vidéos à la demande, pornographie, etc.) et en direct (télésurveillance, vidéoconférences).
Alors que les techniques de diffusion hertziennes reposent sur du broadcast, c’est-à-dire une diffusion d’un unique émetteur vers beaucoup de récepteurs, la vidéo sur Internet exploite fortement des échanges de type « un émetteur vers un récepteur », où un flux de données est généré pour chaque utilisateur. Ce type d’échange accroît le trafic réseau proportionnellement au nombre d’utilisateurs, là où la diffusion hertzienne n’était pas dépendante du nombre d’utilisateurs, mais uniquement du nombre de contenus visibles simultanément à un instant donné.

Les plateformes de vidéo en ligne comme Netflix n’utilisent pas une architecture traditionnelle client-serveur (à gauche), où un serveur central fournit les données à de multiples utilisateurs, mais une architecture de type CDN (à droite), où les données sont répliquées dans plusieurs serveurs dans le monde qui les rapprochent géographiquement des utilisateurs.
© Adèle GalléÀ cause de ce trafic colossal et afin d’améliorer la diffusion de flux vidéo en ligne, les grandes plateformes ne peuvent pas utiliser des architectures centralisées traditionnelles de type client-serveur, comme pour les pages web. Au contraire, elles reposent sur des infrastructures de type CDN (pour content delivery network, « réseau de diffusion de contenu ») où les données vidéo sont répliquées aux bons endroits dans les infrastructures mondiales, au cœur des réseaux et dans des centres de données, et géographiquement proches des utilisateurs.
Ces infrastructures redondantes, à hautes performances, permettent d’assurer un meilleur équilibre de la diffusion vidéo à l’échelle mondiale et de réduire l’usage des capacités du réseau de cœur (le réseau central sur lequel les autres reposent) sur de longues distances. Ce mode de distribution de contenu implique cependant qu’une vidéo donnée soit présente en de multiples exemplaires et formats, à de nombreux points du globe, à chaque instant, pour assurer une diffusion optimisée. Il mobilise ainsi un nombre colossal de serveurs dans des centres de données. Ainsi, en 2018, Timm Böttger et ses collègues, de l’université Queen Mary de Londres, ont estimé que Netflix utilisait au moins 8 500 serveurs de distribution de contenu localisés dans plus de 600 centres de données, ces derniers n’appartenant pas à Netflix, mais à des opérateurs de réseaux.
Un réseau de communication mondial
On le voit, une donnée numérique, quelle qu’elle soit, traverse donc de nombreux équipements informatiques. On divise le monde matériel d’Internet en trois parties : les réseaux (filaires et sans fil), les centres de calcul et de données (qui hébergent les serveurs), et les terminaux des utilisateurs (smartphones, tablettes, ordinateurs, objets connectés, etc.). Chacun de ces équipements génère des impacts sur l’environnement tout au long de sa vie.
Internet : des matériels hétérogènes qui ont des impacts
Chaque étape de la vie d’un équipement compte dans l’évaluation de son impact environnemental.
Lors de sa fabrication, un équipement nécessite des matières premières, des produits chimiques, des usines d’assemblage, etc. Et avant même cela, il a nécessité de l’énergie et des ressources pour être imaginé, prototypé, testé, conçu et amélioré. Afin d’évaluer l’impact d’un équipement, il est donc indispensable de définir le cadre considéré par l’étude :
- le périmètre de l’équipement (ou du système) considéré : cela permet de spécifier si l’étude inclut les périphériques, par exemple ;
- la fonction ou utilisation considérée pour cet équipement : un même équipement peut avoir des fonctions très variées. Par exemple, un même modèle d’écran peut être utilisé pour l’affichage des trains en partance dans une gare ou en bureautique ;
- les indicateurs d’impact considérés : consommation énergétique, consommation d’eau, impact CO2, utilisation de matières premières… Les émissions de gaz à effet de serre sont un indicateur environnemental lié à l’objet considéré. Cet indicateur somme l’ensemble des différents gaz à effet de serre émis lors du cycle de vie de l’équipement en les exprimant en équivalent CO2 (noté CO2eq). Pour les gaz à effet de serre autres que le CO2, cette quantité représente la quantité de CO2 qui aurait une capacité équivalente à retenir le rayonnement solaire, et donc à participer au réchauffement global de notre planète.
L’organisation internationale de normalisation a standardisé ces analyses de cycle de vie sous les normes ISO 14040 et ISO 14044, qui fournissent des directives pour les mener. Dans le contexte des équipements connectés, le cycle de vie se décompose en quatre phases : fabrication, transport, utilisation et fin de vie, chacune avec de nombreux paramètres.
Nombre de paramètres parmi cette liste non exhaustive sont complexes à mesurer, calculer ou estimer, car ils dépendent eux-mêmes de plusieurs autres paramètres. Cette complexité intrinsèque nécessite, pour chaque impact, de préciser toutes les conditions d’étude, car les résultats varient considérablement suivant ces conditions. Par exemple, le transport des équipements produits n’aura pas le même impact en termes d’émissions de gaz à effet de serre s’il est effectué par bateau ou par avion (l’impact de l’avion par unité transportée est plus important que celui d’un porte-conteneurs). Peu d’entreprises fournissent les données d’analyse de cycle de vie des équipements qu’elles fabriquent et elles sont encore moins nombreuses à indiquer les incertitudes de calcul de ces mesures, lesquelles, pourtant, sont parfois considérables, comme le montre le cas d’un écran externe HP de 24 pouces utilisé cinq ans :
L’empreinte carbone de cet écran est en moyenne de 655 kilogrammes de CO2eq (kg CO2eq). Mais les marges d’erreur se cumulant, l’incertitude sur ce chiffre total est élevée : de 370 à 1 310 kg CO2eq selon que l’on considère le 5e ou le 95e centile.
Les émissions de gaz à effet de serre en équivalent CO2 sont un indicateur utile pour évaluer l’impact d’un équipement. Mais ce n’est qu’un indicateur parmi d’autres. Il ne donne aucune indication, par exemple, sur l’épuisement des matières premières utilisées pour fabriquer l’équipement ou sur l’empreinte des autres équipements nécessaires au fonctionnement de celui étudié.
L’impact des seuls réseaux de communication sur lesquels repose Internet est loin d’être négligeable. Ils sont hétérogènes, se partageant entre fils de cuivre, fibres optiques et réseaux sans fil. Toutes ces infrastructures s’appuient sur des équipements embarquant une fraction variée d’intelligence (routeurs, commutateurs, antennes, box…), chacun ayant son propre impact environnemental et sa propre durée de vie.
Par ailleurs, les opérateurs assurent une couverture nationale de plus en plus importante. Les technologies sans fil, notamment, s’empilent et s’enchaînent : 2G, 3G, 4G et actuellement la 5G, en cours de déploiement dans certaines villes.
La 5G : la grande inconnue
Alors que la 5G s’apprête à être déployée en France, son impact environnemental reste difficile à évaluer, car encore peu d’infrastructures réelles existent. Quelques estimations provenant de Chine, où la technologie vient d’être massivement déployée (fin juin 2020, l’opérateur China Mobile avait déjà mis en service 188 000 stations 5G dans 50 villes de Chine), suggèrent que la puissance consommée par une station 5G serait deux à trois fois plus élevée que celle consommée par une station 4G. À cela s’ajoutent le coût énergétique de fabrication des antennes 5G, de plus faible portée et donc plus nombreuses, la construction de smartphones compatibles et l’explosion d’objets connectés que la 5G va entraîner. À partir de quel seuil les avantages énergétiques qu’elle pourra fournir compenseront-ils ces effets néfastes ? C’est toute la question qu’il reste à explorer.
Or les anciennes technologies demeurent en place pour assurer la compatibilité avec les équipements les plus anciens. Ainsi, au lieu de les remplacer, les nouvelles technologies s’ajoutent à leur liste. De plus, en général, pour bénéficier de chaque nouvelle technologie réseau sans fil, le client doit acquérir un nouvel équipement : mettre au rebut son smartphone et en acheter un autre, ce qui accélère le renouvellement des équipements.
Bien sûr, chaque nouvelle génération de réseaux accroît les capacités de communication : la bande passante disponible par utilisateur est augmentée. Et cette bande passante supplémentaire est effectivement utilisée, augmentant de facto la consommation de données. En avril 2020, l’Arcep (l’Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse) indiquait ainsi dans son rapport pour l’année 2019 qu’en moyenne, en France, la consommation mensuelle par carte SIM était de 7 gigaoctets, toutes cartes SIM confondues, alors que celle des cartes SIM 4G était à elle seule de 9,5 gigaoctets.
Les protocoles qui assurent l’émission et la réception des données dans ces réseaux ont été conçus pour assurer robustesse, performance et qualité de service des réseaux. Ils ne sont pas prévus pour réduire leurs impacts environnementaux. Aussi toutes ces infrastructures constituent-elles un poste important de la consommation électrique du numérique. En particulier, parmi les équipements liés aux infrastructures, les box (ADSL ou fibre optique) et les réseaux wifi sont souvent allumés en permanence chez les particuliers, même lorsqu’ils ne sont pas utilisés, entraînant alors une consommation inutile.
Combien consomme une box internet ?
La consommation d’une box internet (le boîtier internet qui permet de connecter un foyer à Internet par la technologie ADSL ou fibre optique) illustre la non-proportionnalité énergétique des équipements numériques : lorsque le trafic réseau, et donc l’activité de l’équipement, est très faible, sa consommation est loin d’être négligeable, comme le montre la figure ci-dessous.
Par exemple, aux alentours de 4 heures du matin, le trafic est quasiment nul, mais la box consomme environ 15 watts. On nomme cette valeur « consommation statique » : il s’agit de la puissance consommée lorsque l’équipement est allumé, mais n’est pas utilisé et n’a donc pas de charge de travail. La partie restante est nommée « partie dynamique » et dépend de l’utilisation de l’équipement.
Cette non-proportionnalité, combinée à la variabilité de l’utilisation, complexifie le calcul d’un coût énergétique pour cet équipement. Par exemple, si l’on souhaite calculer un coût de consommation énergétique par bit traité, plusieurs options sont envisageables.
Coût dynamique instantané : cette méthode fait l’hypothèse que la box est toujours allumée et ne considère que la partie de la consommation qui dépend de l’utilisation, c’est-à-dire, dans notre exemple, la partie au-dessus de 15 watts. Ainsi, pour calculer le coût à 8 heures du matin, on considère qu’il faut 0,15 watt (uniquement la partie dynamique) pour un débit de 0,65 mégabit par seconde (Mbps). Ces valeurs donnent un coût énergétique de 0,23 microjoule par bit : chaque bit induit une consommation supplémentaire de 0,23 microjoule.
Coût instantané total : cette méthode considère la consommation instantanée totale de la box incluant la partie statique, soit 15,15 watts pour 0,65 Mbps à 8 heures du matin, par exemple. Ces valeurs correspondent à un coût de 23,3 microjoules par bit. Si l’on calcule ce coût à un autre moment, par exemple à 20 heures, où on a une consommation de 16,05 watts pour 4,75 Mbps, le coût est alors de 3,38 microjoules par bit. Le coût instantané total varie donc fortement suivant le trafic : un bit n’induit pas la même consommation suivant le moment de la journée où il est traité.
Coût journalier total : cette méthode considère la consommation moyennée sur la journée, soit 15,35 watts pour 1,55 Mbps en moyenne. Le coût est alors de 9,9 microjoules par bit. Le trafic variant d’un jour à l’autre, cette méthode indiquera un coût différent en fonction de l’utilisation moyenne pour chaque jour.
Coût minimal total : cette méthode considère les valeurs maximales jamais observées sur la box, en l’occurrence 25 watts pour 60 Mbps. Le coût est alors de 0,42 microjoule par bit. Cette valeur est théorique puisque la box ne fonctionne pas à pleine capacité à chaque instant. Elle constitue donc une borne inférieure théorique de la consommation totale induite par le traitement d’un bit sur la box.
Comme on peut le voir à travers cet exemple, la méthode de calcul influe considérablement sur la valeur finale : on observe jusqu’à deux ordres de grandeur de différence suivant la méthode choisie. Ce choix dépend de l’utilisation que l’on souhaite en faire : calculer le surcoût lié au traitement de données, comparer l’efficacité de deux équipements, calculer la consommation de l’émission d’un e-mail, etc. Ce type d’indicateur de coût est indispensable pour estimer l’efficacité énergétique d’un équipement.
La non-proportionnalité énergétique observée ici pour une box touche en fait tous les équipements numériques dans une proportion plus ou moins forte. Dans le cas de notre box, le poids de la partie dynamique atteint au maximum 40 % de la puissance consommée, puisque la box consomme au maximum 25 watts pour une partie statique de 15 watts. Mais cette proportion dynamique maximale peut descendre jusqu’à moins de 10 % pour certains équipements comme les routeurs du cœur d’Internet, dont la consommation varie très peu en fonction de l’utilisation.
Pour ces équipements déjà en service, une façon efficace d’économiser de l’énergie consiste à les éteindre lorsqu’ils ne sont pas utiles. Dans le cas de la box, l’éteindre pendant la nuit, lorsqu’elle n’est pas utilisée, permettrait d’économiser 15 watts pendant toute la durée de la nuit, soit environ 38 kilowattheures d’électricité par an (l’équivalent de la consommation annuelle d’un four à microondes selon l’Ademe), si l’on considère des nuits de 7 heures. C’est une petite économie en termes de coût financier pour un foyer, mais ramené aux millions de box allumées en France, cela représente une réduction énergétique et environnementale non négligeable.
De 2010 à 2015, le projet de recherche international GreenTouch, qui mêlait instituts académiques et groupes industriels, a démontré qu’il était possible de construire une infrastructure des réseaux de l’internet mondial qui réduirait de 98 % la consommation d’énergie en 2020 par rapport à celle de 2010, et ce en tenant compte de l’explosion du trafic et pour une qualité de service équivalente.

En 2015, le projet de recherche GreenTouch a montré qu’en changeant l’infrastructure des réseaux de communication, il était possible d’améliorer d’un facteur 316 l’efficacité énergétique d’un réseau de communication de 2020 (en bas) par rapport à 2010 (en haut) et d’adapter sa consommation à l’heure de la journée tout en tenant compte de l’augmentation du trafic. Le scénario proposé permettrait par ailleurs d’augmenter d’un facteur 10 000 l’efficacité énergétique de l’accès mobile au réseau et d’un facteur 256 celle de l’accès fixe.
© Pour la Science, d’après GreenTouch Final Results from Green Meter Research Study, 2015La quantité d’énergie économisée si ce scénario était appliqué en Amérique du Nord, en Europe et au Japon équivaudrait, en empreinte carbone, aux émissions de gaz à effet de serre de 5,8 millions de voitures. Cette construction impliquerait de nombreux changements structurels et technologiques tant au niveau matériel que logiciel. Il reste aux constructeurs et opérateurs à s’emparer de ces innovations et à les déployer petit à petit dans les infrastructures du web…
Des centres de données jamais éteints
Les centres de données constituent eux aussi une part non négligeable de la consommation énergétique du numérique. Un centre de données est constitué d’un ensemble de serveurs de calculs, de baies de stockage et d’équipements réseaux. Autour de ces systèmes numériques, une infrastructure physique (bâtiments, systèmes de refroidissement, connectivité et redondance électrique) est nécessaire. Différentes techniques de récupération de la chaleur sont aussi expérimentées et, pour certaines, mises en production. Une métrique couramment utilisée, l’indicateur d’efficacité énergétique ou PUE (pour power usage effectiveness), permet de calculer le surcoût énergétique de cette infrastructure (principalement en termes de refroidissement). Les hébergeurs de centres de données essaient de s’approcher du PUE idéal (de valeur 1), où l’impact du refroidissement devient négligeable par rapport à la consommation des infrastructures informatiques. Toutefois, cette course au PUE est artificielle, car elle ne présume en rien de l’efficacité et de la pertinence des usages informatiques effectués dans les centres de données.
Les gros centres de données (notamment ceux des « Gafam », Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft) sont par ailleurs de plus en plus alimentés par des énergies renouvelables, produites localement ou achetées par contrat énergétique. Mais ils ne fonctionnent pas en autonomie pour autant. Apple, par exemple, annonce que le groupe produit autant d’énergie renouvelable (en grande partie photovoltaïque) qu’il ne consomme d’énergie, toutes sources confondues, mais en pratique il n’en consomme qu’une petite partie, car cette énergie n’est majoritairement disponible que le jour et par beau temps, alors que les centres de données fonctionnent en permanence. Apple revend le reste de sa production d’énergie et rachète ce dont il a besoin pour alimenter ses centres de données durant la nuit.
Or le nombre de ces centres ne cesse de croître. À l’échelle mondiale, on observe non seulement le déploiement continu de gros centres de données, mais aussi d’autres plus modestes pour accompagner l’arrivée de l’internet des objets et garantir ainsi de faibles latences entre les serveurs et les objets connectés. Le principal problème associé aux infrastructures numériques est leur faible proportionnalité énergétique, du fait de leur utilisation très variable. En 2015, l’institut Uptime considérait qu’aux États-Unis, 30 % des serveurs dans les centres de données étaient comateux, c’est-à-dire allumés pour n’effectuer aucun travail. Or on observe que lorsque l’usage d’un serveur diminue, sa consommation électrique ne tend pas vers zéro, mais vers 50 % de sa puissance électrique maximale. Ainsi, lorsqu’un serveur effectue peu de tâches, sa consommation électrique est néanmoins très importante. Cette faible proportionnalité énergétique est encore plus criante sur certains équipements réseaux (commutateurs, routeurs), où la consommation électrique est quasiment constante (100 % du pic électrique) quel que soit l’usage.
Les recherches actuelles sur les centres de calcul visent à consolider la charge autant que possible pour la concentrer sur le plus petit nombre de serveurs possible et ainsi éteindre les serveurs complètement inutilisés à un instant donné. Avec notre collègue Issam Rais, nous avons en effet montré en 2018 qu’il suffit qu’un serveur ne soit pas utilisé pendant trois minutes pour qu’il soit intéressant de l’éteindre. Il s’agit donc de mettre au point des stratégies de consolidation qui comportent à la fois des techniques de prédiction des pics d’utilisation pour rallumer les serveurs à l’avance, des algorithmes pour optimiser le nombre de cycles d’allumage/extinction, gourmands en temps et en énergie, et des mécanismes de migration de machines virtuelles d’un serveur physique à l’autre avec le moins d’impact possible sur les performances perçues par les utilisateurs. D’autres techniques encore visent à contrôler la fréquence et la tension d’alimentation des processeurs pour réduire leur consommation lorsqu’ils ne sont pas utilisés à 100 % ou lorsqu’ils doivent attendre des résultats provenant d’autres processeurs.
Une foule d’objets connectés
Les équipements terminaux des utilisateurs, enfin, n’ont rien à envier aux deux autres composantes du numérique en matière de consommation énergétique. En 2018, dans le monde, on comptait environ 9 milliards d’appareils connectés à Internet, dont 2 milliards de smartphones et 1 milliard d’ordinateurs. Le reste est constitué des très nombreux objets connectés qui ont fleuri ces dernières années : ampoules, microondes, brosses à dents, téléviseurs, caméras, enceintes, montres, robots…
La prolifération des objets connectés et leur impact considérable sur l’environnement interrogent les habitudes de consommation et les rapports aux nouvelles technologies : sont-ils des gadgets ou des outils pour mieux vivre ? De la cocotte-minute au capteur de glucose pour personnes diabétiques en passant par la brosse à dents et l’ampoule, difficile de définir des critères objectifs et universels pour quantifier l’utilité de ces objets. Leurs impacts sur l’environnement, cependant, sont quantifiables, comme dans le cas de la tablette . Cela permet aux consommateurs de comparer les objets de différents vendeurs… à condition d’avoir des indicateurs pertinents et compréhensibles, comme l’empreinte carbone ou des écolabels tels ceux présents sur les machines à laver.
Une étude d’Apple de 2019 fournit les émissions moyennes de gaz à effet de serre dues à un ordinateur portable : un MacBook Pro possédant un écran de 16 pouces (environ 40 centimètres), un stockage de 512 gigaoctets et un processeur à 2,6 gigahertz. La phase d’utilisation considérée est de quatre ans en première main. Cette étude indique que l’empreinte de l’ordinateur est de 394 kilogrammes d’équivalent CO2 (kg CO2eq). Dans ce cas précis, la fabrication concentre à elle seule 75 % de l’empreinte de l’ordinateur portable, le transport 5 %, l’utilisation 19 % et la fin de vie moins de 1 %. Selon ces résultats, il faudrait utiliser cet ordinateur quatre fois plus longtemps (en supposant une utilisation constante dans le temps), soit environ seize ans, pour que son empreinte pendant sa phase d’utilisation soit équivalente à celle de sa phase de fabrication.
IPad : l’impact prépondérant de la fabrication
La phase d’utilisation est loin d’être la plus nocive pour l’environnement…
Les émissions de gaz à effet de serre associées aux différentes étapes du cycle de vie des tablettes iPad fournissent des indications assez claires sur les moyens d’action des utilisateurs pour limiter l’impact environnemental de ces objets, comme l’illustre la figure ci-dessous, rassemblant les données d’Apple pour des iPad de différentes générations.
Pour les tablettes considérées, le transport représente de 3 à 11 % des émissions totales. L’utilisation, quant à elle, est principalement influencée par la durée d’utilisation, ici supposée être de trois ans, et la provenance de l’électricité utilisée : une source d’énergie renouvelable émet moins de CO2 qu’une centrale à charbon, par exemple. Sur les tablettes présentées, on note qu’entre 6 et 14 % des émissions de gaz à effet de serre concernent la phase d’utilisation, contre 79 à 88 % pour la phase de fabrication. Ainsi, l’impact de la fabrication est tel que faire durer les équipements le plus longtemps possible est primordial.
Le principal levier dont dispose un utilisateur pour réduire l’impact lié à cet objet connecté consiste donc à allonger sa durée de vie. Même si la génération suivante de l’objet présente une meilleure efficacité énergétique en phase d’utilisation, l’impact environnemental de sa phase de fabrication restant largement prépondérant, il est préférable de garder l’ancien modèle plutôt que d’acquérir le nouveau.
On remarque ainsi qu’une plus petite taille d’écran correspond à moins de matériaux et donc à des émissions totales de gaz à effet de serre moins élevées. Cependant, à taille d’écran identique, l’empreinte carbone peut aller du simple au double, par exemple entre le modèle de septembre 2015 (première génération de l’iPad Pro) et celui de juin 2017 (deuxième génération de l’iPad Pro).
Les constructeurs font des efforts pour diminuer l’empreinte carbone des équipements qu’ils fabriquent. Cependant, ce n’est souvent pas le premier critère considéré dans les choix technologiques, comme le montre l’augmentation de l’empreinte entre le modèle de juin 2017 (deuxième génération de l’iPad Pro) et celui d’octobre 2018 (troisième génération de l’iPad Pro).
L’impact considérable de la fabrication est notamment dû aux nombreux matériaux nécessaires à cette phase.
Les éléments chimiques rencontrés dans un iPad sont nombreux : aluminium, carbone, oxygène, fer, cuivre, silicium, cobalt, hydrogène, chrome, nickel, zinc, lithium, magnésium, étain, pour ne citer que les principaux. Un élément peut être présent en très faible quantité et avoir en même temps un impact important du fait de sa rareté, de sa difficulté d’extraction, de sa localisation géopolitique à l’état naturel ou encore des difficultés à le recycler. Aussi, ni les émissions de gaz à effet de serre ni le poids de l’objet ne traduisent ses impacts sur les ressources.
Les données sur l’utilisation des ressources sont difficiles à obtenir du fait des secrets industriels de fabrication et de la complexe intrication des éléments dans les composants assemblés pour fabriquer des équipements numériques. De plus, certains composés chimiques ne sont utilisés que lors de la phase d’extraction des ressources ou d’assemblage et n’apparaissent pas dans l’équipement final. De nombreuses améliorations demeurent à explorer pour réduire l’impact de la fabrication des équipements numériques, accroître leur durée de vie, améliorer leur réparabilité et faciliter leur recyclage.
Les objets connectés n’échappent pas à ce constat. Par exemple, le thermostat Google Nest, qui ajuste automatiquement le système de chauffage d’une habitation, a une empreinte de 30 kg CO2eq selon Google. Cette empreinte est calculée pour une utilisation de dix ans. La phase de production représente alors 82 % de cet impact, contre 15 % pour l’utilisation. Il faudrait garder cet équipement environ cinquante-cinq ans pour que son empreinte pendant son utilisation soit équivalente à celle de sa fabrication et donc limiter l’impact de cette dernière. Il est cependant peu probable que la batterie de l’objet tienne aussi longtemps, même si l’étude fait l’hypothèse qu’elle fonctionnera au moins dix ans.
De plus, le principal argument de vente d’un tel objet consiste à réduire la facture électrique de l’acheteur. Il serait donc intéressant que son bilan énergétique soit comparé aux gains énergétiques effectifs qu’il induit. Cependant, pour que cette comparaison soit pertinente, elle doit comprendre non seulement l’énergie consommée par le thermostat tout au long de son cycle de vie, mais aussi celle de l’infrastructure indispensable à son fonctionnement : le réseau d’accès à Internet qu’il utilise pour communiquer et les serveurs du fournisseur de service qui exécutent des algorithmes d’apprentissage et d’optimisation, et stockent les données produites et les historiques. Or ce coût n’est pas pris en compte dans l’empreinte citée plus haut.
En 2019, avec notre collègue Loïc Guegan, nous avons proposé un modèle pour calculer la consommation électrique totale d’un objet connecté. En l’appliquant à une simulation de thermostat de type Google Nest, nous avons ainsi montré que si le cloud gère un petit nombre de thermostats, sa consommation est supérieure à celle de ces derniers. En revanche, dès que le nombre de thermostats dépasse la vingtaine, l’impact des objets devient prépondérant sur celui du cloud.

Si un seul thermostat connecté consomme moins que le cloud grâce auquel il fonctionne (à gauche), un parc de 300 thermostats répartis dans autant de maisons coûte beaucoup plus cher en énergie que les serveurs qui traitent leurs données (à droite). Le réseau qui connecte les thermostats et le cloud, quant à lui, consomme peu en comparaison (en jaune).
© Pour la Science, d’après L. Guegan et A.-C. Orgerie, 2019 IEEE International Conference on CloudCom, pp. 287-294, 2019Or de tels objets sont destinés à être déployés sur des ensembles de plusieurs centaines de maisons. Reste à comparer cette consommation totale aux gains énergétiques que ces objets entraînent.
À l’inverse, la consommation d’autres objets repose beaucoup plus sur le cloud. En 2018, avec d’autres collègues, nous avons ainsi montré que, dans le cas d’une webcam qui transfère ses données par wifi à un serveur du cloud effectuant de la reconnaissance d’images, la partie cloud consomme en moyenne deux fois plus d’électricité que l’objet lui-même. Voire trois fois plus si au lieu d’être constitué de grandes fermes de calcul, comme actuellement Google (qui compte une vingtaine de grands centres de données répartis dans le monde), le cloud est déployé en une multitude de petits centres de données plus proches des utilisateurs, comme cela se développe de plus en plus, notamment en lien avec la 5G.
Nous nous intéressons par ailleurs à d’autres systèmes numériques apparus ces dernières années et faisant intervenir des objets connectés : les « réseaux électriques intelligents ». Ces réseaux de distribution d’électricité utilisent les informations reçues de chaque consommateur à l’aide d’un boîtier (le compteur Linky d’Enedis, en France, par exemple) pour ajuster le flux d’électricité et permettre à terme de mieux gérer les fluctuations de consommation et de production, plus particulièrement la production de sources d’énergie renouvelable. Les fournisseurs d’électricité défendent l’idée que ces réseaux vont permettre de réduire la consommation énergétique, mais sans se préoccuper de la consommation même de ces réseaux. Quel coût énergétique cette intelligence rajoute-t-elle ? Peut-on l’optimiser ?
Très peu d’informations sont disponibles concernant la consommation de ces équipements intelligents. En revanche, il est possible de modéliser la façon dont les données circulent et comment cela impacte les services du réseau électrique. C’est ce que nous avons fait tout récemment avec des collègues sur un boîtier fictif afin d’optimiser l’infrastructure matérielle et logicielle nécessaire pour obtenir des approches d’effacement de charge réactives et efficaces.
Une piste pour optimiser un réseau intelligent
Les réseaux intelligents fonctionnent en général selon une approche centralisée : un équipement maître reçoit les informations de chaque compteur connecté dont il a la supervision. Si l’on souhaite mettre en place une politique d’effacement de charge intelligente et réactive, en cas de surconsommation électrique, l’équipement maître décide des foyers où réduire la consommation afin de repasser en dessous du seuil cible. Dans une approche décentralisée cascadocyclique, les foyers sont virtuellement connectés ensemble par un « anneau à jeton » : ils sont placés dans un ordre arbitraire et se transmettent un jeton. Quand la sonde de courant détecte un dépassement du seuil, elle envoie une information au foyer qui a le jeton, celui-ci décide ou non de baisser un moment sa consommation et transmet le jeton au foyer suivant, etc. L’approche cascadocyclique permet de lisser l’effacement sur l’ensemble des foyers et évite d’avoir recours à un équipement central de décision et de gestion des données des utilisateurs.
Ces approches pourraient finalement permettre de limiter le surdimensionnement des réseaux de distribution d’électricité en atténuant les pics de consommation, liés notamment aux véhicules électriques.
Vers une sobriété numérique
Ainsi, de nombreuses pistes se dessinent pour réduire les impacts environnementaux d’Internet et sont explorées par les académiques et les industriels. Certaines, comme l’amélioration de la proportionnalité énergétique, le ciblage des gaspillages et l’écoconception matérielle et logicielle, visent à améliorer l’efficacité énergétique. D’autres, comme l’allongement de la durée de vie et de l’usage des équipements ou la conception de métriques rendant compte de l’impact environnemental réel des équipements afin de les rendre comparables, tant pour sensibiliser le grand public que pour informer les pouvoirs publics, tendent vers une sobriété numérique.

Toutes doivent nous aider à nous interroger sur les pratiques de construction d’Internet et sur nos usages. Les accords de Paris sur le climat nous demandent de réduire notre empreinte carbone, et on pense souvent qu’Internet va être la solution. Mais le numérique n’échappe pas à ces accords. Il est indispensable de prendre en compte ses impacts environnementaux, de les maîtriser et les réduire. Et chacun de nous peut s’engager dès maintenant sur cette voie en conjuguant chez soi efficacité énergétique, sobriété numérique et usage raisonné.

Appel à candidatures : Prix Louis D’Hainaut de la meilleure thèse en technologie éducative édition 2021
L’université de Mons (Belgique) et l’AUF, à travers son Institut de la Francophonie pour l’ingénierie de la connaissance et la formation à distance (IFIC), s’associent pour décerner le Prix Louis D’Hainaut de la meilleure thèse de doctorat en technologie éducative.
Ce prix est annuel et sera délivré pour la huitième fois en 2021. Il est réservé à un docteur ressortissant d’un pays du Sud (hors Europe de l’Ouest – sauf Bulgarie et Roumanie – et Amérique du Nord) la thèse a été soutenue il y a trois ans au plus.
Le Prix a une vocation internationale et est ouvert à tout chercheur du Sud ayant obtenu une thèse de doctorat au sein d’un établissement membre du réseau de l’AUF (du Nord comme du Sud). Le sujet de cette thèse doit impérativement porter sur l’usage des technologies en éducation, indépendamment de la discipline d’appartenance, et doit constituer un apport à l’évolution des connaissances scientifiques dans le domaine.
Récompenses
- une somme de 2 500 euros, versée par le Fonds Louis D’Hainaut créé à l’Université de Mons
- la prise en charge par l’AUF d’un voyage et d’un séjour de 5 jours au moment de la remise du Prix. Ce dernier est décerné à l’occasion d’une manifestation scientifique internationale durant laquelle le lauréat sera honoré.
Conditions pour pouvoir déposer une candidature
- être ressortissant d’un pays du Sud (il est possible de résider dans un pays du Nord)
- avoir obtenu sa thèse entre le 1er janvier 2017 et la date de clôture de cet appel
- avoir rédigé sa thèse en français.
Documents requis
- formulaire de candidature dûment rempli
- curriculum vitae détaillé
- résumé de la thèse en trois pages maximum dans laquelle la contribution spécifique à l’avancement des connaissances dans le domaine des technologies en éducation est clairement décrite
- version électronique de la thèse complète (pdf)
- copie du diplôme sanctionnant l’attribution du titre de docteur, suite à la soutenance de la thèse, un exemplaire de la thèse sous format électronique (pdf)
Date de clôture de l’appel
1er février 2021 à minuit GMT.
Inscription et dépôt des documents
Pour toute question complémentaire (par mail) : prix_dhainaut@auf.org
Cette initiative a pour objet à la fois d’honorer la mémoire du professeur Louis D’Hainaut et de stimuler la recherche en technologie de l’éducation dans les pays du Sud. Le professeur Louis D’Hainaut a consacré sa carrière à diffuser dans le monde francophone les concepts et les méthodologies de la recherche en technologie éducative. Il a en outre été un acteur important sur la scène internationale en matière d’appui éducatif aux pays en développement et, a participé, à ce titre, à de nombreuses initiatives en vue d’améliorer l’éducation en Afrique.
Le prix est géré par un Comité de direction composé comme suit :
Le Comité scientifique est constitué d’une quarantaine d’universitaires, issus des pays du Sud comme du Nord. |

Appel à candidatures : Prix Louis D’Hainaut de la meilleure thèse en technologie éducative édition 2021
L’université de Mons (Belgique) et l’AUF, à travers son Institut de la Francophonie pour l’ingénierie de la connaissance et la formation à distance (IFIC), s’associent pour décerner le Prix Louis D’Hainaut de la meilleure thèse de doctorat en technologie éducative.
Ce prix est annuel et sera délivré pour la huitième fois en 2021. Il est réservé à un docteur ressortissant d’un pays du Sud (hors Europe de l’Ouest – sauf Bulgarie et Roumanie – et Amérique du Nord) la thèse a été soutenue il y a trois ans au plus.
Le Prix a une vocation internationale et est ouvert à tout chercheur du Sud ayant obtenu une thèse de doctorat au sein d’un établissement membre du réseau de l’AUF (du Nord comme du Sud). Le sujet de cette thèse doit impérativement porter sur l’usage des technologies en éducation, indépendamment de la discipline d’appartenance, et doit constituer un apport à l’évolution des connaissances scientifiques dans le domaine.
Récompenses
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- la prise en charge par l’AUF d’un voyage et d’un séjour de 5 jours au moment de la remise du Prix. Ce dernier est décerné à l’occasion d’une manifestation scientifique internationale durant laquelle le lauréat sera honoré.
Conditions pour pouvoir déposer une candidature
- être ressortissant d’un pays du Sud (il est possible de résider dans un pays du Nord)
- avoir obtenu sa thèse entre le 1er janvier 2017 et la date de clôture de cet appel
- avoir rédigé sa thèse en français.
Documents requis
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- curriculum vitae détaillé
- résumé de la thèse en trois pages maximum dans laquelle la contribution spécifique à l’avancement des connaissances dans le domaine des technologies en éducation est clairement décrite
- version électronique de la thèse complète (pdf)
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Date de clôture de l’appel
1er février 2021 à minuit GMT.
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Pour toute question complémentaire (par mail) : prix_dhainaut@auf.org
Cette initiative a pour objet à la fois d’honorer la mémoire du professeur Louis D’Hainaut et de stimuler la recherche en technologie de l’éducation dans les pays du Sud. Le professeur Louis D’Hainaut a consacré sa carrière à diffuser dans le monde francophone les concepts et les méthodologies de la recherche en technologie éducative. Il a en outre été un acteur important sur la scène internationale en matière d’appui éducatif aux pays en développement et, a participé, à ce titre, à de nombreuses initiatives en vue d’améliorer l’éducation en Afrique.
Le prix est géré par un Comité de direction composé comme suit :
Le Comité scientifique est constitué d’une quarantaine d’universitaires, issus des pays du Sud comme du Nord. |

Samedi 22 août 2020
Live en visioconférence de 21h00 à 23h00 heure algérienne
Le numérique éducatif à l'heure du COVID19
M. Mahieddine DJOUDI
Poitiers, France
Inscription
Français: http://saweb.dzportal.net/index.php/619232?lang=fr
Anglais: http://saweb.dzportal.net/index.php/619232?lang=en
Arabe: http://saweb.dzportal.net/index.php/619232?lang=ar

Samedi 22 août 2020
Live en visioconférence de 21h00 à 23h00 heure algérienne
Le numérique éducatif à l'heure du COVID19
M. Mahieddine DJOUDI
Poitiers, France
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Français: http://saweb.dzportal.net/index.php/619232?lang=fr
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Télé-enseignement et apprentissage du français à l’université algérienne et ailleurs dans le monde
Enjeux, défis et pratiques innovantes
RÉSUMÉ
Cet appel à ouvrage collectif porte sur le télé-enseigenement et l'apprentissage du français à l'université algérienne et ailleurs dans le monde, leurs enjeux, défis et pratiques innovantes. Il sera question de porter un regard critique sur l’usage des plateformes numériques institutionnelles et l'intégration des nouvelles technologies d'information et de communication dans l'enseignement du français en contexte universitaire en Algérie et ailleurs dans le monde, dans une perspective pédagogique et didactique, sans réduire la complexité des questions ouvertes par le sujet.
Conditions de participation
Sont acceptées les contributions originales non publiées auparavant dont le résumé de 300 mots doit être accompagné d’une notice bibliobiographique succincte de l’auteur et des éventuels co-auteurs. Les propositions d’article sont à envoyer conjointement aux adresses électroniques suivantes : ouvrage.collectif2021@gmail.com, souadbenabbes04@gmail.com
Dates importantes
- Date limite de soumission des résumés : 20 octobre 2020
- Retour des évaluations des résumés : 20 décembre 2020
- Retour des contributions finales : 31 mars 2021
- Retour des évaluations des contributions par les expert.e.s : 31 mai 2021
- Parution de l’ouvrage : Fin octobre 2021
Détail sur : https://calenda.org/790482

Télé-enseignement et apprentissage du français à l’université algérienne et ailleurs dans le monde
Enjeux, défis et pratiques innovantes
RÉSUMÉ
Cet appel à ouvrage collectif porte sur le télé-enseigenement et l'apprentissage du français à l'université algérienne et ailleurs dans le monde, leurs enjeux, défis et pratiques innovantes. Il sera question de porter un regard critique sur l’usage des plateformes numériques institutionnelles et l'intégration des nouvelles technologies d'information et de communication dans l'enseignement du français en contexte universitaire en Algérie et ailleurs dans le monde, dans une perspective pédagogique et didactique, sans réduire la complexité des questions ouvertes par le sujet.
Conditions de participation
Sont acceptées les contributions originales non publiées auparavant dont le résumé de 300 mots doit être accompagné d’une notice bibliobiographique succincte de l’auteur et des éventuels co-auteurs. Les propositions d’article sont à envoyer conjointement aux adresses électroniques suivantes : ouvrage.collectif2021@gmail.com, souadbenabbes04@gmail.com
Dates importantes
- Date limite de soumission des résumés : 20 octobre 2020
- Retour des évaluations des résumés : 20 décembre 2020
- Retour des contributions finales : 31 mars 2021
- Retour des évaluations des contributions par les expert.e.s : 31 mai 2021
- Parution de l’ouvrage : Fin octobre 2021
Détail sur : https://calenda.org/790482

HICHEM RAHAB A SOUTENU SA THÈSE AVEC SUCCÈS
Bravo Docteur !
Toutes nos félicitations à Hichem Rahab du laboratoire ICOSI, Université de Khenchela qui a soutenu le 24 juin 2020 à Constantine sa thèse de doctorat en Informatique intitulée "Fouille des données d'opinion appliquée à la classification des commentaires en arabe dans la presse en ligne", menée sous la direction du Professeur Abdelhafid ZITOUNI et Mahieddine DJOUDI
La thèse de Hichem Rahab porte sur l’analyse de sentiments ou la fouille d’opinions et qui consiste à utiliser les techniques de la fouille de données pour extraire les opinions des utilisateurs dans des textes subjectifs dans le but de les d’aider à profiter de la quantité disponible de textes d’opinion sur le web dans leurs prises de décisions. Le support applicatif concerne les commentaires laissés par les internautes sur les articles publiés dans la presse en ligne en langues arabe.
Devant le manque de disponibilité des ressources, un corpus dédié a été créé. Il s'agit du Corpus ARAACOM (ARAbic Algerian Comments Opinion Mining ou en Arabe "vos avis"), depuis les sites web de trois journaux Arabophones Algériens. Ensuite un ensemble d’études expérimentales utilisant trois algorithmes d’apprentissage automatique en l’occurrence, les séparateurs à vaste marge SVM, les Naïves Bayes NB et les k-voisins les plus proches KNN. Les études sont achevées sur le corpus ARAACOM ensuite sur OCA (Opinion Corpus for Arabic) afin de comparer les résultats. Les résultats obtenus sont promoteurs et ouvrent des perspectives prometteuses à des travaux dans un futur proche.
Thèse soutenu devant la commission d'examen :
Président Mr. Boufaida Mahmoud Prof., Université de Constantine 2 – Abdelhamid Mehri
Rapporteur Mr. Zitouni Abdelhafid Prof., Université de Constantine 2 – Abdelhamid Mehri
Examinateurs Mr. Akrouf Samir MC., Université de M’sila – Mohamed Boudiaf
Mr. Sedrati Maamar MC., Université de Batna 2 – Mustapha Ben Boulaid
Mr. Bouramoul Abdelkarim Prof., Université de Constantine 2 – Abdelhamid Mehri
Invité Mr. Djoudi Mahieddine MC., Université de Poitiers

HICHEM RAHAB A SOUTENU SA THÈSE AVEC SUCCÈS
Bravo Docteur !
Toutes nos félicitations à Hichem Rahab du laboratoire ICOSI, Université de Khenchela qui a soutenu le 24 juin 2020 à Constantine sa thèse de doctorat en Informatique intitulée "Fouille des données d'opinion appliquée à la classification des commentaires en arabe dans la presse en ligne", menée sous la direction du Professeur Abdelhafid ZITOUNI et Mahieddine DJOUDI
La thèse de Hichem Rahab porte sur l’analyse de sentiments ou la fouille d’opinions et qui consiste à utiliser les techniques de la fouille de données pour extraire les opinions des utilisateurs dans des textes subjectifs dans le but de les d’aider à profiter de la quantité disponible de textes d’opinion sur le web dans leurs prises de décisions. Le support applicatif concerne les commentaires laissés par les internautes sur les articles publiés dans la presse en ligne en langues arabe.
Devant le manque de disponibilité des ressources, un corpus dédié a été créé. Il s'agit du Corpus ARAACOM (ARAbic Algerian Comments Opinion Mining ou en Arabe "vos avis"), depuis les sites web de trois journaux Arabophones Algériens. Ensuite un ensemble d’études expérimentales utilisant trois algorithmes d’apprentissage automatique en l’occurrence, les séparateurs à vaste marge SVM, les Naïves Bayes NB et les k-voisins les plus proches KNN. Les études sont achevées sur le corpus ARAACOM ensuite sur OCA (Opinion Corpus for Arabic) afin de comparer les résultats. Les résultats obtenus sont promoteurs et ouvrent des perspectives prometteuses à des travaux dans un futur proche.
Thèse soutenu devant la commission d'examen :
Président Mr. Boufaida Mahmoud Prof., Université de Constantine 2 – Abdelhamid Mehri
Rapporteur Mr. Zitouni Abdelhafid Prof., Université de Constantine 2 – Abdelhamid Mehri
Examinateurs Mr. Akrouf Samir MC., Université de M’sila – Mohamed Boudiaf
Mr. Sedrati Maamar MC., Université de Batna 2 – Mustapha Ben Boulaid
Mr. Bouramoul Abdelkarim Prof., Université de Constantine 2 – Abdelhamid Mehri
Invité Mr. Djoudi Mahieddine MC., Université de Poitiers

Covid-19 : une redistribution des cartes dans l’enseignement supérieur mondial ?
15 juin 2020, 22:28 CEST
Gérée comme une crise sanitaire, la pandémie de Covid-19 bouleverse presque tous les aspects de la vie et de l’organisation de nos sociétés, y compris l’enseignement supérieur. L’une des premières mesures destinées à enrayer la diffusion d’une épidémie considérée comme hautement contagieuse a été le confinement, en Italie d’abord puis ailleurs.
Même dans les pays qui n’ont pas pris de mesures de confinement obligatoire au niveau fédéral ou national, comme les États-Unis, l’Australie et la Russie, la plupart des universités ont été contraintes de fermer leur campus au public et de suspendre l’enseignement en face à face pendant plusieurs semaines.
L’Unesco a suivi au jour le jour la situation et montre que cette fermeture des espaces d’accueil physique des étudiants a été l’une des mesures de prévention les plus répandues. Le 12 avril 2020, on comptait 195 pays ayant fermé au public l’intégralité de leurs établissements.
Ainsi, en dépit des différences nationales, tous les établissements d’enseignement supérieur ont été confrontés, subitement, à l’impossibilité d’assurer l’une des leurs missions constitutives, dans sa modalité la plus ancienne et la plus traditionnelle : le face-à-face entre l’enseignant et l’étudiant. En France, comme dans beaucoup d’autres pays, les pouvoirs publics ont demandé aux établissements d’assurer une « continuité pédagogique » pour reprendre les mots de la ministre de l’Enseignement supérieur le 13 mars.
On leur demandait en réalité tout l’inverse, car l’enjeu était d’assurer la continuité de leur mission précisément par une rupture pédagogique. Il s’agissait d’accélérer radicalement la transition d’un enseignement « en présentiel » à un enseignement « en distanciel ». L’incertitude généralisée actuelle – sanitaire, économique et sociale – bouscule les habitudes et les points de repère de tous les acteurs : enseignants, étudiants, administrateurs et dirigeants. Les conditions dans lesquelles s’effectuera la prochaine rentrée universitaire demeurent imprécises.
Si certains établissements – comme Cambridge University en Angleterre ou California State University, la plus grande université publique des États-Unis – ont pris des décisions drastiques annonçant un enseignement entièrement à distance jusqu’à l’été 2021, il ne s’agit là que d’une minorité. À ce jour, 67 % des universités américaines envisagent une année en présentiel, 16 % hésitent ou n’ont pas encore pris de décision, tandis que 17 % ont opté pour l’« online » ou l’hybride.
Nouvelles lignes de force
L’enseignement à distance n’est certes pas une nouveauté en soi. Depuis les années 1960, et bien avant l’engouement récent pour les MOOC, les modalités de formation se sont adaptées aux apprenants qui, pour des raisons géographiques, professionnelles ou familiales étaient incapables de venir en classe. L’Open University en est un exemple.
C’est donc le passage brusque et contraint à un enseignement entièrement à distance qui génère stress et désorientation, notamment chez les jeunes adultes. Ces considérations sont exacerbées par un sentiment d’imprévisibilité plus général, lié aux perspectives de récession économique mondiale et de contraction du marché de l’emploi annoncées par le Fonds monétaire international (FMI).
Mars 2020, passage à l’enseignement à distance à Harvard (WCVB Channel 5 Boston).
Rappelons que les flux migratoires pour des raisons d’études n’ont fait qu’augmenter dans le monde depuis les années 1990, passant de 2,1 millions d’étudiants en 2001 à 4,6 millions en 2015. En moins de trente ans, la mobilité essentiellement destinée à combler une offre insuffisante ou insatisfaisante dans le pays d’origine a laissé place à une mobilité beaucoup plus hétérogène et généralisée, avec une progression de la mobilité intra-régionale (Whitol de Wenden, 2019).
Parallèlement à la valorisation croissante de l’expérience internationale, le désengagement progressif et généralisé des États du financement de l’université a entraîné une transformation profonde de son modèle économique. Des logiques de marché et de concurrence entre établissements sont apparues pour attirer les talents à l’échelle mondiale. Depuis les années 1990, la compétitivité internationale de l’enseignement supérieur est inscrite au cœur des stratégies de développement économique de quasiment tous les pays. Les « global rankings » qui apparaissent dès 2003 sont liés à ces mutations et les accélèrent.
Les nombreuses initiatives de certains pays et établissements pour devancer leurs concurrents dans la compétition au recrutement commencent pourtant à se heurter à de nouveaux freins à la mobilité : les attentats terroristes dans le pays du Nord, les évènements climatiques extrêmes, les tensions aux frontières, l’infléchissement des politiques migratoires. En dépit des alertes et prévisions de l’OMS qui, déjà, en 2019 avait classé la pandémie grippale parmi les trois premières menaces à la santé mondiale, la nouvelle perception du risque sanitaire par les étudiants entre soudain en compte dans leurs choix.
Les candidats et leurs familles comparent désormais la réputation des pays en matière d’assistance d’urgence et de soins, leur qualité et leur coût. L’apparition de nouveaux critères peut à terme modifier les équilibres du panorama mondial de l’enseignement supérieur.
Historiquement dominé par l’hégémonie des pays occidentaux de langue anglaise (États-Unis, Royaume-Uni, Australie, Canada et Nouvelle-Zélande accueillent plus de 50 % de la mobilité internationale), le marché des études supérieures est aujourd’hui organisé autour du modèle de l’université de recherche dont l’illustration la plus emblématique est l’Ivy League américaine.
La situation n’est pourtant pas stable. Le curseur se déplace progressivement vers les pays d’Asie qui, portés par leur développement économique et leur poids géopolitique, attirent de plus en plus d’étudiants étrangers, alors qu’ils étaient (notamment la Chine et la Corée du sud) des pourvoyeurs de mobilité sortante.
Depuis l’arrivée au pouvoir de Donald Trump et l’adoption de mesures restrictives en direction des ressortissants de certains pays, les États-Unis enregistrent un fléchissement discret mais constant des candidatures venant de Chine, d’Inde, du Moyen-Orient, trois pays qui alimentent aujourd’hui une grande partie de ses universités. Les jeunes de ces pays se tournent aujourd’hui davantage vers le Canada et surtout vers l’offre régionale qui se renforce et gagne en prestige et visibilité, notamment en Asie et dans le pays du Golfe.
L’annonce récente d’une possible suppression du programme Formation pratique facultative (OPT), permettant aux jeunes diplômés de travailler légalement aux États-Unis dans l’année qui suit la fin des études supérieures, risque d’amplifier le phénomène.
Retour de la pédagogie
La crise du Covid-19 ne fait qu’accentuer des tendances déjà observées. Elle lève quelques-uns des obstacles qui ont empêché jusque-là les universités des pays émergents de concurrencer les grandes universités du monde anglo-américain. Le nerf de la guerre est essentiellement le corps professoral, qui pour diverses raisons d’ordre économique, statutaire, politique – ou tout simplement de style de vie – n’est pas près de renoncer aux conditions de travail et de recherche qu’offrent de lieux comme la côte est américaine ou la Silicon Valley.
L’expérimentation pédagogique qui a été menée pendant le confinement, dans des conditions extrêmes, mais généralement avec succès, peut être le prélude d’un retour de la pédagogie au centre de la formation. La crise a montré que la qualité de l’enseignement et la satisfaction des étudiants tient en grande partie à la conception du cours et à sa structuration, peut-être plus qu’à la liste des publications scientifiques de l’enseignant.
Ce n’est pas un hasard si le métier d’ingénieur pédagogique a fait son apparition pour devenir, en l’espace de quelques semaines, un personnage-clef dans la vie des universités. Ni que les grandes universités américaines comme Harvard augmentent le nombre de formations en ligne à l’ingénierie et au design pédagogique.
Comme l’ont déclaré plusieurs présidents d’université et experts du monde arabe et d’Asie du sud, cette crise redistribue les cartes. Elle peut inciter des établissements situés en périphérie des grands flux à mutualiser leurs ressources avec des partenaires étrangers, ce qui accroît leur visibilité et la compétitivité des formations.
Les établissements situés dans des contextes instables et fragiles, comme la Palestine ou certains pays des continents africain et sud-américain, peuvent, par le développement d’un enseignement à distance de qualité, former des publics traditionnellement exclus ou éloignés des campus universitaires.
La réponse à ces tendances et à ces rééquilibrages variera selon la nature des enjeux liés à l’enseignement supérieur. Dans les pays comme les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie qui ont fait de leur enseignement universitaire une industrie de poids dans la croissance économique nationale, tous les moyens seront déployés pour reconquérir les étudiants, par des techniques de marketing adaptées et une politique de bourses et d’aide sociale volontariste.
Il faudra aussi se prémunir contre le risque d’un désistement massif des candidats admis, d’une demande de remboursement de frais des étudiants mécontents ou d’un contentieux sur la qualité des cours. Certaines des universités les plus prestigieuses (telles la London School of Economics) dépendent en effet largement des frais de scolarités des étudiants étrangers.
Dans d’autres pays, comme la Chine, l’enjeu sera la capacité à s’appuyer sur les entraves à la mobilité internationale dans ce temps de crise pour encourager le retour des talents dans ses propres structures de recherche, et poursuivre ainsi son ambition de développement économique par l’innovation scientifique.

Covid-19 : une redistribution des cartes dans l’enseignement supérieur mondial ?
15 juin 2020, 22:28 CEST
Gérée comme une crise sanitaire, la pandémie de Covid-19 bouleverse presque tous les aspects de la vie et de l’organisation de nos sociétés, y compris l’enseignement supérieur. L’une des premières mesures destinées à enrayer la diffusion d’une épidémie considérée comme hautement contagieuse a été le confinement, en Italie d’abord puis ailleurs.
Même dans les pays qui n’ont pas pris de mesures de confinement obligatoire au niveau fédéral ou national, comme les États-Unis, l’Australie et la Russie, la plupart des universités ont été contraintes de fermer leur campus au public et de suspendre l’enseignement en face à face pendant plusieurs semaines.
L’Unesco a suivi au jour le jour la situation et montre que cette fermeture des espaces d’accueil physique des étudiants a été l’une des mesures de prévention les plus répandues. Le 12 avril 2020, on comptait 195 pays ayant fermé au public l’intégralité de leurs établissements.
Ainsi, en dépit des différences nationales, tous les établissements d’enseignement supérieur ont été confrontés, subitement, à l’impossibilité d’assurer l’une des leurs missions constitutives, dans sa modalité la plus ancienne et la plus traditionnelle : le face-à-face entre l’enseignant et l’étudiant. En France, comme dans beaucoup d’autres pays, les pouvoirs publics ont demandé aux établissements d’assurer une « continuité pédagogique » pour reprendre les mots de la ministre de l’Enseignement supérieur le 13 mars.
On leur demandait en réalité tout l’inverse, car l’enjeu était d’assurer la continuité de leur mission précisément par une rupture pédagogique. Il s’agissait d’accélérer radicalement la transition d’un enseignement « en présentiel » à un enseignement « en distanciel ». L’incertitude généralisée actuelle – sanitaire, économique et sociale – bouscule les habitudes et les points de repère de tous les acteurs : enseignants, étudiants, administrateurs et dirigeants. Les conditions dans lesquelles s’effectuera la prochaine rentrée universitaire demeurent imprécises.
Si certains établissements – comme Cambridge University en Angleterre ou California State University, la plus grande université publique des États-Unis – ont pris des décisions drastiques annonçant un enseignement entièrement à distance jusqu’à l’été 2021, il ne s’agit là que d’une minorité. À ce jour, 67 % des universités américaines envisagent une année en présentiel, 16 % hésitent ou n’ont pas encore pris de décision, tandis que 17 % ont opté pour l’« online » ou l’hybride.
Nouvelles lignes de force
L’enseignement à distance n’est certes pas une nouveauté en soi. Depuis les années 1960, et bien avant l’engouement récent pour les MOOC, les modalités de formation se sont adaptées aux apprenants qui, pour des raisons géographiques, professionnelles ou familiales étaient incapables de venir en classe. L’Open University en est un exemple.
C’est donc le passage brusque et contraint à un enseignement entièrement à distance qui génère stress et désorientation, notamment chez les jeunes adultes. Ces considérations sont exacerbées par un sentiment d’imprévisibilité plus général, lié aux perspectives de récession économique mondiale et de contraction du marché de l’emploi annoncées par le Fonds monétaire international (FMI).
Mars 2020, passage à l’enseignement à distance à Harvard (WCVB Channel 5 Boston).
Rappelons que les flux migratoires pour des raisons d’études n’ont fait qu’augmenter dans le monde depuis les années 1990, passant de 2,1 millions d’étudiants en 2001 à 4,6 millions en 2015. En moins de trente ans, la mobilité essentiellement destinée à combler une offre insuffisante ou insatisfaisante dans le pays d’origine a laissé place à une mobilité beaucoup plus hétérogène et généralisée, avec une progression de la mobilité intra-régionale (Whitol de Wenden, 2019).
Parallèlement à la valorisation croissante de l’expérience internationale, le désengagement progressif et généralisé des États du financement de l’université a entraîné une transformation profonde de son modèle économique. Des logiques de marché et de concurrence entre établissements sont apparues pour attirer les talents à l’échelle mondiale. Depuis les années 1990, la compétitivité internationale de l’enseignement supérieur est inscrite au cœur des stratégies de développement économique de quasiment tous les pays. Les « global rankings » qui apparaissent dès 2003 sont liés à ces mutations et les accélèrent.
Les nombreuses initiatives de certains pays et établissements pour devancer leurs concurrents dans la compétition au recrutement commencent pourtant à se heurter à de nouveaux freins à la mobilité : les attentats terroristes dans le pays du Nord, les évènements climatiques extrêmes, les tensions aux frontières, l’infléchissement des politiques migratoires. En dépit des alertes et prévisions de l’OMS qui, déjà, en 2019 avait classé la pandémie grippale parmi les trois premières menaces à la santé mondiale, la nouvelle perception du risque sanitaire par les étudiants entre soudain en compte dans leurs choix.
Les candidats et leurs familles comparent désormais la réputation des pays en matière d’assistance d’urgence et de soins, leur qualité et leur coût. L’apparition de nouveaux critères peut à terme modifier les équilibres du panorama mondial de l’enseignement supérieur.
Historiquement dominé par l’hégémonie des pays occidentaux de langue anglaise (États-Unis, Royaume-Uni, Australie, Canada et Nouvelle-Zélande accueillent plus de 50 % de la mobilité internationale), le marché des études supérieures est aujourd’hui organisé autour du modèle de l’université de recherche dont l’illustration la plus emblématique est l’Ivy League américaine.
La situation n’est pourtant pas stable. Le curseur se déplace progressivement vers les pays d’Asie qui, portés par leur développement économique et leur poids géopolitique, attirent de plus en plus d’étudiants étrangers, alors qu’ils étaient (notamment la Chine et la Corée du sud) des pourvoyeurs de mobilité sortante.
Depuis l’arrivée au pouvoir de Donald Trump et l’adoption de mesures restrictives en direction des ressortissants de certains pays, les États-Unis enregistrent un fléchissement discret mais constant des candidatures venant de Chine, d’Inde, du Moyen-Orient, trois pays qui alimentent aujourd’hui une grande partie de ses universités. Les jeunes de ces pays se tournent aujourd’hui davantage vers le Canada et surtout vers l’offre régionale qui se renforce et gagne en prestige et visibilité, notamment en Asie et dans le pays du Golfe.
L’annonce récente d’une possible suppression du programme Formation pratique facultative (OPT), permettant aux jeunes diplômés de travailler légalement aux États-Unis dans l’année qui suit la fin des études supérieures, risque d’amplifier le phénomène.
Retour de la pédagogie
La crise du Covid-19 ne fait qu’accentuer des tendances déjà observées. Elle lève quelques-uns des obstacles qui ont empêché jusque-là les universités des pays émergents de concurrencer les grandes universités du monde anglo-américain. Le nerf de la guerre est essentiellement le corps professoral, qui pour diverses raisons d’ordre économique, statutaire, politique – ou tout simplement de style de vie – n’est pas près de renoncer aux conditions de travail et de recherche qu’offrent de lieux comme la côte est américaine ou la Silicon Valley.
L’expérimentation pédagogique qui a été menée pendant le confinement, dans des conditions extrêmes, mais généralement avec succès, peut être le prélude d’un retour de la pédagogie au centre de la formation. La crise a montré que la qualité de l’enseignement et la satisfaction des étudiants tient en grande partie à la conception du cours et à sa structuration, peut-être plus qu’à la liste des publications scientifiques de l’enseignant.
Ce n’est pas un hasard si le métier d’ingénieur pédagogique a fait son apparition pour devenir, en l’espace de quelques semaines, un personnage-clef dans la vie des universités. Ni que les grandes universités américaines comme Harvard augmentent le nombre de formations en ligne à l’ingénierie et au design pédagogique.
Comme l’ont déclaré plusieurs présidents d’université et experts du monde arabe et d’Asie du sud, cette crise redistribue les cartes. Elle peut inciter des établissements situés en périphérie des grands flux à mutualiser leurs ressources avec des partenaires étrangers, ce qui accroît leur visibilité et la compétitivité des formations.
Les établissements situés dans des contextes instables et fragiles, comme la Palestine ou certains pays des continents africain et sud-américain, peuvent, par le développement d’un enseignement à distance de qualité, former des publics traditionnellement exclus ou éloignés des campus universitaires.
La réponse à ces tendances et à ces rééquilibrages variera selon la nature des enjeux liés à l’enseignement supérieur. Dans les pays comme les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie qui ont fait de leur enseignement universitaire une industrie de poids dans la croissance économique nationale, tous les moyens seront déployés pour reconquérir les étudiants, par des techniques de marketing adaptées et une politique de bourses et d’aide sociale volontariste.
Il faudra aussi se prémunir contre le risque d’un désistement massif des candidats admis, d’une demande de remboursement de frais des étudiants mécontents ou d’un contentieux sur la qualité des cours. Certaines des universités les plus prestigieuses (telles la London School of Economics) dépendent en effet largement des frais de scolarités des étudiants étrangers.
Dans d’autres pays, comme la Chine, l’enjeu sera la capacité à s’appuyer sur les entraves à la mobilité internationale dans ce temps de crise pour encourager le retour des talents dans ses propres structures de recherche, et poursuivre ainsi son ambition de développement économique par l’innovation scientifique.

The 4th International Conference on Advanced Aspects of Software Engineering
November 28-30, 2020.
Constantine 2 University Abdelhamid Mehri and
Abdelhafid Boussouf University Center of Mila
Important Dates
Paper submission deadline: July 15th, 2020Notification of acceptance: Sep. 30th, 2020
Camera ready paper due: Oct. 15th, 2020
Registration deadline: Nov. 15th, 2020
Submission Guidelines
ABOUT ICAASE
The 4th Edition of the International Conference on Advanced Aspects of Software Engineering (ICAASE’20) will be held in November 28-30, 2020. The conference will provide an excellent international forum for sharing knowledge and results in theory, methodology and applications in the domain of Software Engineering. This conference edition will provide an opportunity for the software engineering community to further advance the foundations of software systems, and come up with innovative applications modeling and analysis in emerging areas of cyber-physical systems, embedded systems, socio-technical systems, cloud computing, fog computing, big data, machine learning, security, open source, and sustainability. Featuring several plenary, keynote and invited speakers, the ICAASE'20 program will also provide insights into the latest trends to deal with the practical challenges faced by the software engineering community.
TOPICS OF INTEREST
Authors are solicited to contribute to the conference by submitting articles that illustrate research results, projects, surveying works and industrial experiences that describe significant advances in the following topics :
- Foundations of Software Engineering;
- Model-Driven Engineering and Software Development;
- Networked Systems Design and Implementation;
- QA & TEST Safety and Security;
- Software Testing, Verification and Validation;
- Agile Software Development;
- Software Engineering and Smart Applications;
- Smart Software Engineering.
Innovation and Software Engineering Workshop
The InnovSE Workshop focuses on research and development involving innovative methods, software and hardware, whereby intelligent systems should be the future technological trend in innovative solutions. The main objective of this workshop is to bring together academic scientists, industry researchers, developers, and practitioners to share and exchange their groundbreaking work on a specific topic from the field of ICAASE’20 related to the Software Engineering and Smart Applications.
Tutorials
There will be two tutorials on applications of Advanced Software Engineering and/or new developments tools presented by experts in the area. These tutorials can be followed independently or in combination with the ICAASE Conference.
Special Issue
The authors of the distinguished papers from ICAASE’20 conference will be invited to submit a revised and extended version of their paper to special issues of well indexed international journals, including but not limited to :

The 4th International Conference on Advanced Aspects of Software Engineering
November 28-30, 2020.
Constantine 2 University Abdelhamid Mehri and
Abdelhafid Boussouf University Center of Mila
Important Dates
Paper submission deadline: July 15th, 2020Notification of acceptance: Sep. 30th, 2020
Camera ready paper due: Oct. 15th, 2020
Registration deadline: Nov. 15th, 2020
Submission Guidelines
ABOUT ICAASE
The 4th Edition of the International Conference on Advanced Aspects of Software Engineering (ICAASE’20) will be held in November 28-30, 2020. The conference will provide an excellent international forum for sharing knowledge and results in theory, methodology and applications in the domain of Software Engineering. This conference edition will provide an opportunity for the software engineering community to further advance the foundations of software systems, and come up with innovative applications modeling and analysis in emerging areas of cyber-physical systems, embedded systems, socio-technical systems, cloud computing, fog computing, big data, machine learning, security, open source, and sustainability. Featuring several plenary, keynote and invited speakers, the ICAASE'20 program will also provide insights into the latest trends to deal with the practical challenges faced by the software engineering community.
TOPICS OF INTEREST
Authors are solicited to contribute to the conference by submitting articles that illustrate research results, projects, surveying works and industrial experiences that describe significant advances in the following topics :
- Foundations of Software Engineering;
- Model-Driven Engineering and Software Development;
- Networked Systems Design and Implementation;
- QA & TEST Safety and Security;
- Software Testing, Verification and Validation;
- Agile Software Development;
- Software Engineering and Smart Applications;
- Smart Software Engineering.
Innovation and Software Engineering Workshop
The InnovSE Workshop focuses on research and development involving innovative methods, software and hardware, whereby intelligent systems should be the future technological trend in innovative solutions. The main objective of this workshop is to bring together academic scientists, industry researchers, developers, and practitioners to share and exchange their groundbreaking work on a specific topic from the field of ICAASE’20 related to the Software Engineering and Smart Applications.
Tutorials
There will be two tutorials on applications of Advanced Software Engineering and/or new developments tools presented by experts in the area. These tutorials can be followed independently or in combination with the ICAASE Conference.
Special Issue
The authors of the distinguished papers from ICAASE’20 conference will be invited to submit a revised and extended version of their paper to special issues of well indexed international journals, including but not limited to :

في السنوات الأخيرة بدأت نواقيس الخطر تدق محذرة من الاستعمال المفرط للوسائط الرقمية وخطرها المحدق بالأجيال القادمة. سنة 2018 منعت فرنسا الأطفال دون سن الخامسة عشر من استخدام الهواتف النقالة في المدارس. وفق مقال لمجلة علم النفس العيادي « Clinical Psychological Science,» لسنة 2017، واعتمادا على دراسة شملت نصف مليون أمريكي على مدى 5 سنوات، فإن المراهقين الذين يقضون وقتا أكبر عبر الوسائط الإلكترونية الحديثة (وسائل التواصل الاجتماعي، والهواتف الذكية،..) معرضون أكثر من غيرهم لمشاكل ذهنية، وفي المقابل فإن المراهقين الذين يقضون أوقاتا طويلة في نشاطات غير مرتبطة بالشاشة (التفاعل الشخصي، التمارين الرياضية، استعمال الوسائط الورقية، والقيام بالواجبات الدينية) هم أقل عرضة لهذه الأخطار.
في إطار الرؤية المجتمعية التي نادينا بها في المقال السابق المعنون «الأبوة في ظل الحجر الصحي»، واستكمالا لهذا العمل بتفصيل البرنامج المقترح، نعالج في هذا الموضوع قضية أصبحت تؤرق الآباء والأمهات بشكل كبير، ألا وهي الاستعمال المفرط للوسائط الرقمية من طرف الأطفال في سنيهم الأولى وذلك في الظروف العادية فمابلك في ظل الحجر الصحي وهم في البيوت على مدار اليوم والليلة. هل ندع العالم الرقمي يفسد أهم ميزة لهذا الحجر وهي عودة دفء البيت والحياة الأسرية. إنني أنادي إلى «المرافقة عبر استعمال الوسائط الرقمية» عوضا عن «التحذير من مخاطر العالم الرقمي». وهذان المفهومان مختلفان جوهريا ذلك أن الأول يتعامل مع العالم الرقمي كواقع يبحث عن السبل المثلى لاستغلاله بينما ترى المقاربة الثانية هذا العالم كمصدر خوف وجب منعه البتة، وأنى لنا ذلك، فيكون العلاج حينئذ استأصاليا يحاول انتزاع الأطفال من عصرهم ولن تكون المعركة ،في نظرنا على الأقل، إلا خاسرة من بدايتها.
ميـــزات العالــــم الرقمـــي
من الواجب التسليم بأن تعميم استخدام الأنترنت والتكنولوجيات الحديثة يعبر عن تطور معتبر لمجتمعاتنا الحديثة. هذا التطور وفر الوصول الحر والمجاني للمعرفة. ما خلق ثقافة جديدة من تبادل المعارف والخبرات تجاوزت كل الحدود والثقافات. ويشكل أطفالنا فاعلا أساسيا في هذا التطور الحديث والذي يجوب العالم بأسره جاعلا منه قرية صغيرة.
فالأطفال يشاركون في تطوير هذا العالم الرقمي ونموه لالتحاقهم به باكرا، ما يبهرنا نتيجة استيعابهم وتحكمهم في الوسائل الرقمية, بل وتطويرهم قدرات في هذا الميدان تفوق بكثير آباءهم وأمهاتهم. كما يكتشفون مختلف التطبيقات وخصائصها ويقومون بضبط الإعدادات بتحكم كبير مبهر للأجيال التي سبقهم.
لكن من المشروع التساؤل عما إذا كان وجود الوسائل الرقمية الحديثة كالتلفزة والأنترنت والهواتف النقالة قد غير من الممارسة اليومية للأبوة الحديثة؟ وهل يصطدم العالم الأفتراضي كلية مع العالم الواقعي؟ وهل يشكل العالم الرقمي أخطارا أكبر -مقارنة بالعالم الواقعي- على أبناءنا؟.
فهذا المحيط الجديد يشكل أزمة في التحكم بالنسبة لهذا الجيل من أبناءنا، لما يحمله من معان تحررية لدرجة الانفلات ولحظية لدرجة غياب الصبر والتأني، ويهدد بفقدان الرصيد الكبير من قواعد التربية التقليدية الموروثة عن أسلافنا. فنحن نطرح توجها يرى أن المحيط المعلوماتي الجديد الذي ينمو فيه أبناؤنا، إذا رافقه اهتمام كاف بالتحديات المستجدة، لن يغير جذريا من الدور الجوهري للأبوين في التربية.
دور الآباء
كونك أبا أو أما، هو تحمل مسؤولية فريدة اتجاه المجتمع بأكمله، فهو دور يرمي إلى بناء علاقة ثقة دون تسلط، وبث روح المرح والسعادة في الناشئة. بالنسبة لعدد من الآباء فإن عدم التحكم في التكنولوجيات الرقمية، يولد تعاملين على طرفي نقيض، فالكثير منهم يعتقد أنه الشخص الذي يعرف، يشرح يقرر ويتحكم في كل شيء، فكونه غير ملم بكل ما يحويه العالم الرقمي، يمثل له مصدر تخوف وانزعاج من عدم القيام بدور الأبوة كما يجب فيحاول منع استعمال الوسائل التكنولوجية بصورة كلية. بينما نجد قسما آخر يرى أن الأطفال يجب أن يعيشوا عصرهم دون قيود أو ضوابط فيلقي الحبل على الغارب دون ضبط ولا مراقبة بينما يمكننا إجمال دور الآباء في النقاط التالية:
• ضمان الصحة النفسية والجسمية للأبناء.
• مساعدتهم على النمو وفقا لسنهم ونمطهم وعصرهم.
• مرافقتهم في اكتشافاتهم ومنحهم الثقة والاستقلالية، وذلك بحسن مخاطبتهم وسماعهم.
• إعطاء إجابات لتساؤلاتهم مع دفعهم للسبل المثلى للبحث عن الإجابات بأنفسهم.
• حمايتهم وتعليمهم الدفاع عن أنفسم بمعرفة الأخطار وتجنبها، في حذر دون جبن.
• تعليمهم التمييز بين الحقيقة والخيال، بين الكذب والصدق، بين الأماني واليقين.
• وضع ممنوعات وعقابهم عند المخالفات مع توضيح هذا وذاك.
• تعليمهم احترام أنفسهم والآخرين.
البـــرنامـــج الـمقتـــــرح
في المحيط التقليدي نقدم لأطفالنا ألعابا، ترفيها، غذاءا، وشروحا تتناسب ومستواهم، فعلينا السير بنفس الوتيرة في العالم الرقمي (أنترنت، ألعاب فيديو، هواتف محمولة، تلفاز، ….). في كل الأعمار وجميع الميادين، هناك مبدءان أساسيان هما التحكم والمرافقة. فالتحكم، لأن التوازن مطلوب بين مختلف الأنشطة التي يمارسها الأطفال: رياضة، مدرسة، أسرة، أصدقاء، غذاء، نوم،…..، وميديا كذلك.
تقليل وقـــت الجلـــوس وزيــــادة وقــت اللـعـــب
تنصح منظمة الصحة العالمية في توجيهات صدرت مطلع العام 2019 بقضاء الأطفال دون سن الخامسة أوقاتا أطول في اللعب وضرورة تقليص أوقات الجلوس أما الشاشات أو في المقاعد بصفة عامة وذلك لتوفير تنشئة صحية لهم. وتشمل التوصيات أن يقضي الأطفال بين العام الأول والخامس 180 دقيقة يوميا على الأقل في أنشطة بدنية مختلفة، وأن لا تقيد حركتهم لأكثر من ساعة في المرة الواحدة. ولم تشمل النصائح تخصيص أوقات لمشاهدة التلفاز. فنقترح على الأولياء أن لا تتجاوز مشاهدة الأطفال للرسوم المتحركة لحلقة واحدة في الفترة الصباحية وأخرى في الفترة المسائية، حتى يتنسنى لهم إحداث التوازن مع النشاطات البدنية. ولهذا يمكن للأولياء:
1. وضع الوسائط الرقمية (الحاسوب، أجهزة اللعب، التلفاز وغيرها ) في مكان عام بالبيت حتى لا يبقى الطفل منعزلا في أحضان الشاشة (مع مراعاة هامش مقبول من الحرية والخصوصية).
2. فتح حوارات دورية مع الطفل حول تصوره لاكتشافاته الرقمية (الأنترنت، الهاتف، التلفاز، ألعاب الفيديو،…). والتأكيد على أن القيم الاجتماعية مهمة في حياتهم الرقمية على قد المساواة مع أهميتها في العالم الواقعي.
3. إشراك أسر أخرى في الآراء، الشكوك والانشغالات حول استعمال الأبناء للوسائل الرقمية (كدورات تكوينية عبر جمعيات، …) وحتى أخذ ٍرأي مختصين.
4. بالموازات وجب اقترح نشاطات متنوعة لتحقيق التوازن، حفظ شيء من القرآن، ممارسة رياضة، القيام بأشغال منزلية كالتصليحات والدهن للأطفال، والخياطة والطبخ للإناث، وأشغال كتنظيف وترتيب البيت للجنسين.
5. تحديد برنامج يومي أو سبوعي حسب سن الطفل وانشغالاته (صلاة، امتحانات، واجبات مدرسية، واجبات أسرية،..). ومن ثم وضع سجل متابعة للوسائط الرقمية لمدة أسبوع، الوقت (الذي تقضيه مع التلفاز، الأنترنت، الهاتف، …) وليصنع الآباء مثالا لأبنائهم على التحكم في الوقت. فبدل منع استعمال الأنترنت أو التلفاز، نضع مجموعة قواعد: الزمن الأقصى المسموح به يوميا، نوع النشاط المسموح (لعب، بحث مدرسي، ….)، التوقف عن استعمال الأنترنت بمجرد سماع الآذان مثلا، عدم استعمال الأنترنت قبل إنجاز الواجبات المدرسية والأسرية.
مثال لبرنامج أسبوعي للطفل
1. إرساء ثقافة الصورة والميديا
يحمل المحتوى الإعلامي تمثيلا للعالم والعلاقات الإنسانية لغرض نفعي أو ترفيهي. فهو مصمم لإثارة الانتباه والتأثير في المتلقين برسائل قد تكون غير مباشرة. بين سن 6 و8 سنوات يبدأ الطفل التفريق بين الحقيقة والخيال وقبل هذا السن يعيش الأطفال الانفعالات الناجمة عن الشاشة و العالم الحقيقي بنوع من التداخل والانبهار. ليتمكن الأطفال من معرفة الحقائق، على الآباء مساعدتهم مبكرا لامتلاك إدراك صحيح لطبيعة المحيط الإلكتروني الذي يعيشون فيه وتوعيتهم بمن يتحكم به. فمن المهم أن يكون للطفل اطلاع على مبادئ الصناعة الإعلامية (تصوير، قص، تركيب، إثارة،… ) وذلك بتعلم فن «الديكور»، وتشجيع الأطفال على تركيب صور بأنفسهم، تخيل قصص،… و إعطاءها صياغة وشكلا على وسائط تقليدية أو رقمية (رسم متكامل، وضع سيناريو مسرحي، …). ففي السن الباكر وجب تنبيه الأطفال إلى الكم الهائل من الخيال والخدع البصرية التي يحويها الإعلام ما يمكنهم من التعامل مع العالم الرقمي على أنه غير واقعي بالمجمل.
2. تعليم الاحترام والحذر عبر الأنترنت
أساس الثورة الرقمية أن الفرد امتلك قدرة وسرعة وحرية غير مسبوقة في التاريخ على تجميع ومعالجة وبث المعلومات والمعارف، ما أوجب على كل فرد منا التساؤل حول ممارسة هذه السلطة الجديدة والمسؤوليات الفردية المترتبة على ذلك. ففي الشبكة العنكبوتية كما في الواقع «أحب لأخيك ما تحب لنفسك» و«احترم تحترم». فعلى الأولياء تعليم الناشئة استخدام المعايير الأخلاقية والتربوية كالإحرام والعيش المتبادل في العالم الرقمي كما في الواقع. ومن هذا ان نعلمهم التمييز بين ما هو خاص (رسائل إلكترونية، رسائل هاتف خاصة بشخص معين، …) وما هو عام التداول (معلومات للنشر العام، … ).
تعتبر شبكات التواصل الاجتماعي وسائل لاكتشاف العالم، في ظل هذا الانبهار يعتقد الطفل أنه يتحكم في كل شيء ويستطيع القيام بأي شيء، وهكذا يرتكب أخطاء من قبيل: الإجابة على جميع طلبات الصداقة، الثقة في كل ما يقال أو يكتب (سمعت في الأنترنت كذا وكذا، …)، إعطاء معلوماته الشخصية، الإضرار بالآخرين ، على الطفل أن يعي أن كتاباته، وكلماته، وأفعاله لديها تبعات تماما كما في الحالم المحسوس (كذب، استفزاز، خداع، …). فالخصوصية مهمة لحماية معطياتهم الشخصية ومن يحيطون بهم، لأن ما يقولونه ويعلنونه قد تكون معلومات حساسة يمكن استخدامها من طرف مجهولين ضدهم (سرقة، خداع، ابتزاز، …) مثل عنوان البيت، أوقات الدخول والخروج، أرقام بطاقات الإئتمان، صور شخصية أو عائلية ….، فعلينا تعليمهم نوع المعلومات التي يمكنهم التصريح بها عبر الأنترنت مثلا: مرافقتهم في تعبئة استمارة إنشاء بريد إلكتروني وتعليمهم التمييز بين المعلومات الإجبارية والاختيارية. والقاعدة العامة في الأنترنت أن تعطي أقل قدر ممكن وضروري من المعلومات مهما كانت الجهة التي تتعامل معها.
يقول الإمام ابن القيم –رحمه الله- في «تحفة المودود بأحكام المولود» ص 350، في معرض حديثه عن تربية الطفل «وينبغي لوليه أن يجنبه الأخذ من غيره غاية التجنب، فإنه متى اعتاد الأخذ صار له طبيعة، ونشأ بأن يأخذ لا بأن يعطي. ويعوده البذل والإعطاء، وإذا أراد الولي أن يعطي شيئا أعطاه إياه على يده ليذوق حلاوة الإعطاء». فنحن نعلم الأطفال عدم قبول شيء من الغرباء، عدم السير مع من لا يعرفونه…. هذه التوجيهات تنطبق أيضا على العالم الرقمي (بريد إلكتروني، برامج المحادثة، شبكات التواصل الاجتماعي، …) فالأنترنت قد تحوي أخطارا (شبكات تجنيد إرهابية، استغلال جنسي، تجارة ممنوعات، نشر فكر ضال، …) فإدراك الطفل لعالمه المحيط ضروري في الأنترنت كما في الواقع.. وننصح هنا بـما يلي:
1. تحذير الأطفال من الثقة في الأشخاص المجهولين.
2. تعليمهم عدم الإجابة عن أسئلة حول الجسم (الطول، الوزن، لون العينين، السن،….).
3. تعليمهم الإبلاغ عن كل ما يثير شكوكهم عبر الأنترنت.
4. تحذيرهم من إعطاء معلومات للغرباء وعبر الأنترنت بصفة عامة من قبيل: الإسم الكامل، العنوان، رقم الهاتف، وقت الخروج من المدرسة أو وقت عودة الأبوين، الصور الخاصة أياً كانت.
5. عدم الذهاب بمفرهم لموعد مع شخص غير معروف.
3. استخدام وسائل الحماية المتاحة
على الأولياء أن يكونوا في مستوى المسؤولية الواقعة عليهم، وأن كونوا قادرين على استعمال البرامج المتاحة للمراقبة الأبوية للشبكة العنكبوتية، وهي متاحة بشكل مجاني غالبا، فقط تحتاج إلى ضبط بعض الإعدادات لتتلاءم مع سن الطفل وبرنامجه، كما أن أنظمة التشغيل تتيح إعدادات مهمة للمراقبة الأبوية تضمن حدا أدنى من ضبط الوقت ومراقبة المحتوى. كما يجب الإلمام بأساسيات التبليغ والحظر فأغلب منصات التواصل الاجتماعي توفر طرقا بسيطة للتبليغ عن المضايقات التي يتعرض لها الأفراد، والأطفال بصفة خاصة. كما تسمح بحظر أشخاص معينين أو نوع معين من المحتوى، كالعنف والجنس مثلا، وبهذا يمكن تكييف استعمال الوسائط حسب سن الطفل.
خاتمة
المعلومات المقدمة في هذا المقال مستقاة من مصادر شتى وقد تم تحري الدقة في نقل المعلومات قدر المستطاع. أما الأفكار والبرامج وطريقة عرضها فهي اجتهاد شخصي، ومن هنا انتظر من الآباء والمعلمين والمنشغلين بالتربية والتعليم خصوصا المساهمة بملاحظاتهم وآراءهم ونقدهم للأفكار المطروحة في هذا الموضوع لإثرائها وتعديلها والوصول بها إلى الشكل الذي يمكن تطبيقه ليساهم في حماية وتربية النشء على أمثل الأخلاق والقيم.
أ. هشام رحاب *
* أستاذ جامعي
Source : https://elbassair.org/9282/
الخميس 21 رمضان 1441ﻫ 14-5-2020م

في السنوات الأخيرة بدأت نواقيس الخطر تدق محذرة من الاستعمال المفرط للوسائط الرقمية وخطرها المحدق بالأجيال القادمة. سنة 2018 منعت فرنسا الأطفال دون سن الخامسة عشر من استخدام الهواتف النقالة في المدارس. وفق مقال لمجلة علم النفس العيادي « Clinical Psychological Science,» لسنة 2017، واعتمادا على دراسة شملت نصف مليون أمريكي على مدى 5 سنوات، فإن المراهقين الذين يقضون وقتا أكبر عبر الوسائط الإلكترونية الحديثة (وسائل التواصل الاجتماعي، والهواتف الذكية،..) معرضون أكثر من غيرهم لمشاكل ذهنية، وفي المقابل فإن المراهقين الذين يقضون أوقاتا طويلة في نشاطات غير مرتبطة بالشاشة (التفاعل الشخصي، التمارين الرياضية، استعمال الوسائط الورقية، والقيام بالواجبات الدينية) هم أقل عرضة لهذه الأخطار.
في إطار الرؤية المجتمعية التي نادينا بها في المقال السابق المعنون «الأبوة في ظل الحجر الصحي»، واستكمالا لهذا العمل بتفصيل البرنامج المقترح، نعالج في هذا الموضوع قضية أصبحت تؤرق الآباء والأمهات بشكل كبير، ألا وهي الاستعمال المفرط للوسائط الرقمية من طرف الأطفال في سنيهم الأولى وذلك في الظروف العادية فمابلك في ظل الحجر الصحي وهم في البيوت على مدار اليوم والليلة. هل ندع العالم الرقمي يفسد أهم ميزة لهذا الحجر وهي عودة دفء البيت والحياة الأسرية. إنني أنادي إلى «المرافقة عبر استعمال الوسائط الرقمية» عوضا عن «التحذير من مخاطر العالم الرقمي». وهذان المفهومان مختلفان جوهريا ذلك أن الأول يتعامل مع العالم الرقمي كواقع يبحث عن السبل المثلى لاستغلاله بينما ترى المقاربة الثانية هذا العالم كمصدر خوف وجب منعه البتة، وأنى لنا ذلك، فيكون العلاج حينئذ استأصاليا يحاول انتزاع الأطفال من عصرهم ولن تكون المعركة ،في نظرنا على الأقل، إلا خاسرة من بدايتها.
ميـــزات العالــــم الرقمـــي
من الواجب التسليم بأن تعميم استخدام الأنترنت والتكنولوجيات الحديثة يعبر عن تطور معتبر لمجتمعاتنا الحديثة. هذا التطور وفر الوصول الحر والمجاني للمعرفة. ما خلق ثقافة جديدة من تبادل المعارف والخبرات تجاوزت كل الحدود والثقافات. ويشكل أطفالنا فاعلا أساسيا في هذا التطور الحديث والذي يجوب العالم بأسره جاعلا منه قرية صغيرة.
فالأطفال يشاركون في تطوير هذا العالم الرقمي ونموه لالتحاقهم به باكرا، ما يبهرنا نتيجة استيعابهم وتحكمهم في الوسائل الرقمية, بل وتطويرهم قدرات في هذا الميدان تفوق بكثير آباءهم وأمهاتهم. كما يكتشفون مختلف التطبيقات وخصائصها ويقومون بضبط الإعدادات بتحكم كبير مبهر للأجيال التي سبقهم.
لكن من المشروع التساؤل عما إذا كان وجود الوسائل الرقمية الحديثة كالتلفزة والأنترنت والهواتف النقالة قد غير من الممارسة اليومية للأبوة الحديثة؟ وهل يصطدم العالم الأفتراضي كلية مع العالم الواقعي؟ وهل يشكل العالم الرقمي أخطارا أكبر -مقارنة بالعالم الواقعي- على أبناءنا؟.
فهذا المحيط الجديد يشكل أزمة في التحكم بالنسبة لهذا الجيل من أبناءنا، لما يحمله من معان تحررية لدرجة الانفلات ولحظية لدرجة غياب الصبر والتأني، ويهدد بفقدان الرصيد الكبير من قواعد التربية التقليدية الموروثة عن أسلافنا. فنحن نطرح توجها يرى أن المحيط المعلوماتي الجديد الذي ينمو فيه أبناؤنا، إذا رافقه اهتمام كاف بالتحديات المستجدة، لن يغير جذريا من الدور الجوهري للأبوين في التربية.
دور الآباء
كونك أبا أو أما، هو تحمل مسؤولية فريدة اتجاه المجتمع بأكمله، فهو دور يرمي إلى بناء علاقة ثقة دون تسلط، وبث روح المرح والسعادة في الناشئة. بالنسبة لعدد من الآباء فإن عدم التحكم في التكنولوجيات الرقمية، يولد تعاملين على طرفي نقيض، فالكثير منهم يعتقد أنه الشخص الذي يعرف، يشرح يقرر ويتحكم في كل شيء، فكونه غير ملم بكل ما يحويه العالم الرقمي، يمثل له مصدر تخوف وانزعاج من عدم القيام بدور الأبوة كما يجب فيحاول منع استعمال الوسائل التكنولوجية بصورة كلية. بينما نجد قسما آخر يرى أن الأطفال يجب أن يعيشوا عصرهم دون قيود أو ضوابط فيلقي الحبل على الغارب دون ضبط ولا مراقبة بينما يمكننا إجمال دور الآباء في النقاط التالية:
• ضمان الصحة النفسية والجسمية للأبناء.
• مساعدتهم على النمو وفقا لسنهم ونمطهم وعصرهم.
• مرافقتهم في اكتشافاتهم ومنحهم الثقة والاستقلالية، وذلك بحسن مخاطبتهم وسماعهم.
• إعطاء إجابات لتساؤلاتهم مع دفعهم للسبل المثلى للبحث عن الإجابات بأنفسهم.
• حمايتهم وتعليمهم الدفاع عن أنفسم بمعرفة الأخطار وتجنبها، في حذر دون جبن.
• تعليمهم التمييز بين الحقيقة والخيال، بين الكذب والصدق، بين الأماني واليقين.
• وضع ممنوعات وعقابهم عند المخالفات مع توضيح هذا وذاك.
• تعليمهم احترام أنفسهم والآخرين.
البـــرنامـــج الـمقتـــــرح
في المحيط التقليدي نقدم لأطفالنا ألعابا، ترفيها، غذاءا، وشروحا تتناسب ومستواهم، فعلينا السير بنفس الوتيرة في العالم الرقمي (أنترنت، ألعاب فيديو، هواتف محمولة، تلفاز، ….). في كل الأعمار وجميع الميادين، هناك مبدءان أساسيان هما التحكم والمرافقة. فالتحكم، لأن التوازن مطلوب بين مختلف الأنشطة التي يمارسها الأطفال: رياضة، مدرسة، أسرة، أصدقاء، غذاء، نوم،…..، وميديا كذلك.
تقليل وقـــت الجلـــوس وزيــــادة وقــت اللـعـــب
تنصح منظمة الصحة العالمية في توجيهات صدرت مطلع العام 2019 بقضاء الأطفال دون سن الخامسة أوقاتا أطول في اللعب وضرورة تقليص أوقات الجلوس أما الشاشات أو في المقاعد بصفة عامة وذلك لتوفير تنشئة صحية لهم. وتشمل التوصيات أن يقضي الأطفال بين العام الأول والخامس 180 دقيقة يوميا على الأقل في أنشطة بدنية مختلفة، وأن لا تقيد حركتهم لأكثر من ساعة في المرة الواحدة. ولم تشمل النصائح تخصيص أوقات لمشاهدة التلفاز. فنقترح على الأولياء أن لا تتجاوز مشاهدة الأطفال للرسوم المتحركة لحلقة واحدة في الفترة الصباحية وأخرى في الفترة المسائية، حتى يتنسنى لهم إحداث التوازن مع النشاطات البدنية. ولهذا يمكن للأولياء:
1. وضع الوسائط الرقمية (الحاسوب، أجهزة اللعب، التلفاز وغيرها ) في مكان عام بالبيت حتى لا يبقى الطفل منعزلا في أحضان الشاشة (مع مراعاة هامش مقبول من الحرية والخصوصية).
2. فتح حوارات دورية مع الطفل حول تصوره لاكتشافاته الرقمية (الأنترنت، الهاتف، التلفاز، ألعاب الفيديو،…). والتأكيد على أن القيم الاجتماعية مهمة في حياتهم الرقمية على قد المساواة مع أهميتها في العالم الواقعي.
3. إشراك أسر أخرى في الآراء، الشكوك والانشغالات حول استعمال الأبناء للوسائل الرقمية (كدورات تكوينية عبر جمعيات، …) وحتى أخذ ٍرأي مختصين.
4. بالموازات وجب اقترح نشاطات متنوعة لتحقيق التوازن، حفظ شيء من القرآن، ممارسة رياضة، القيام بأشغال منزلية كالتصليحات والدهن للأطفال، والخياطة والطبخ للإناث، وأشغال كتنظيف وترتيب البيت للجنسين.
5. تحديد برنامج يومي أو سبوعي حسب سن الطفل وانشغالاته (صلاة، امتحانات، واجبات مدرسية، واجبات أسرية،..). ومن ثم وضع سجل متابعة للوسائط الرقمية لمدة أسبوع، الوقت (الذي تقضيه مع التلفاز، الأنترنت، الهاتف، …) وليصنع الآباء مثالا لأبنائهم على التحكم في الوقت. فبدل منع استعمال الأنترنت أو التلفاز، نضع مجموعة قواعد: الزمن الأقصى المسموح به يوميا، نوع النشاط المسموح (لعب، بحث مدرسي، ….)، التوقف عن استعمال الأنترنت بمجرد سماع الآذان مثلا، عدم استعمال الأنترنت قبل إنجاز الواجبات المدرسية والأسرية.
مثال لبرنامج أسبوعي للطفل
1. إرساء ثقافة الصورة والميديا
يحمل المحتوى الإعلامي تمثيلا للعالم والعلاقات الإنسانية لغرض نفعي أو ترفيهي. فهو مصمم لإثارة الانتباه والتأثير في المتلقين برسائل قد تكون غير مباشرة. بين سن 6 و8 سنوات يبدأ الطفل التفريق بين الحقيقة والخيال وقبل هذا السن يعيش الأطفال الانفعالات الناجمة عن الشاشة و العالم الحقيقي بنوع من التداخل والانبهار. ليتمكن الأطفال من معرفة الحقائق، على الآباء مساعدتهم مبكرا لامتلاك إدراك صحيح لطبيعة المحيط الإلكتروني الذي يعيشون فيه وتوعيتهم بمن يتحكم به. فمن المهم أن يكون للطفل اطلاع على مبادئ الصناعة الإعلامية (تصوير، قص، تركيب، إثارة،… ) وذلك بتعلم فن «الديكور»، وتشجيع الأطفال على تركيب صور بأنفسهم، تخيل قصص،… و إعطاءها صياغة وشكلا على وسائط تقليدية أو رقمية (رسم متكامل، وضع سيناريو مسرحي، …). ففي السن الباكر وجب تنبيه الأطفال إلى الكم الهائل من الخيال والخدع البصرية التي يحويها الإعلام ما يمكنهم من التعامل مع العالم الرقمي على أنه غير واقعي بالمجمل.
2. تعليم الاحترام والحذر عبر الأنترنت
أساس الثورة الرقمية أن الفرد امتلك قدرة وسرعة وحرية غير مسبوقة في التاريخ على تجميع ومعالجة وبث المعلومات والمعارف، ما أوجب على كل فرد منا التساؤل حول ممارسة هذه السلطة الجديدة والمسؤوليات الفردية المترتبة على ذلك. ففي الشبكة العنكبوتية كما في الواقع «أحب لأخيك ما تحب لنفسك» و«احترم تحترم». فعلى الأولياء تعليم الناشئة استخدام المعايير الأخلاقية والتربوية كالإحرام والعيش المتبادل في العالم الرقمي كما في الواقع. ومن هذا ان نعلمهم التمييز بين ما هو خاص (رسائل إلكترونية، رسائل هاتف خاصة بشخص معين، …) وما هو عام التداول (معلومات للنشر العام، … ).
تعتبر شبكات التواصل الاجتماعي وسائل لاكتشاف العالم، في ظل هذا الانبهار يعتقد الطفل أنه يتحكم في كل شيء ويستطيع القيام بأي شيء، وهكذا يرتكب أخطاء من قبيل: الإجابة على جميع طلبات الصداقة، الثقة في كل ما يقال أو يكتب (سمعت في الأنترنت كذا وكذا، …)، إعطاء معلوماته الشخصية، الإضرار بالآخرين ، على الطفل أن يعي أن كتاباته، وكلماته، وأفعاله لديها تبعات تماما كما في الحالم المحسوس (كذب، استفزاز، خداع، …). فالخصوصية مهمة لحماية معطياتهم الشخصية ومن يحيطون بهم، لأن ما يقولونه ويعلنونه قد تكون معلومات حساسة يمكن استخدامها من طرف مجهولين ضدهم (سرقة، خداع، ابتزاز، …) مثل عنوان البيت، أوقات الدخول والخروج، أرقام بطاقات الإئتمان، صور شخصية أو عائلية ….، فعلينا تعليمهم نوع المعلومات التي يمكنهم التصريح بها عبر الأنترنت مثلا: مرافقتهم في تعبئة استمارة إنشاء بريد إلكتروني وتعليمهم التمييز بين المعلومات الإجبارية والاختيارية. والقاعدة العامة في الأنترنت أن تعطي أقل قدر ممكن وضروري من المعلومات مهما كانت الجهة التي تتعامل معها.
يقول الإمام ابن القيم –رحمه الله- في «تحفة المودود بأحكام المولود» ص 350، في معرض حديثه عن تربية الطفل «وينبغي لوليه أن يجنبه الأخذ من غيره غاية التجنب، فإنه متى اعتاد الأخذ صار له طبيعة، ونشأ بأن يأخذ لا بأن يعطي. ويعوده البذل والإعطاء، وإذا أراد الولي أن يعطي شيئا أعطاه إياه على يده ليذوق حلاوة الإعطاء». فنحن نعلم الأطفال عدم قبول شيء من الغرباء، عدم السير مع من لا يعرفونه…. هذه التوجيهات تنطبق أيضا على العالم الرقمي (بريد إلكتروني، برامج المحادثة، شبكات التواصل الاجتماعي، …) فالأنترنت قد تحوي أخطارا (شبكات تجنيد إرهابية، استغلال جنسي، تجارة ممنوعات، نشر فكر ضال، …) فإدراك الطفل لعالمه المحيط ضروري في الأنترنت كما في الواقع.. وننصح هنا بـما يلي:
1. تحذير الأطفال من الثقة في الأشخاص المجهولين.
2. تعليمهم عدم الإجابة عن أسئلة حول الجسم (الطول، الوزن، لون العينين، السن،….).
3. تعليمهم الإبلاغ عن كل ما يثير شكوكهم عبر الأنترنت.
4. تحذيرهم من إعطاء معلومات للغرباء وعبر الأنترنت بصفة عامة من قبيل: الإسم الكامل، العنوان، رقم الهاتف، وقت الخروج من المدرسة أو وقت عودة الأبوين، الصور الخاصة أياً كانت.
5. عدم الذهاب بمفرهم لموعد مع شخص غير معروف.
3. استخدام وسائل الحماية المتاحة
على الأولياء أن يكونوا في مستوى المسؤولية الواقعة عليهم، وأن كونوا قادرين على استعمال البرامج المتاحة للمراقبة الأبوية للشبكة العنكبوتية، وهي متاحة بشكل مجاني غالبا، فقط تحتاج إلى ضبط بعض الإعدادات لتتلاءم مع سن الطفل وبرنامجه، كما أن أنظمة التشغيل تتيح إعدادات مهمة للمراقبة الأبوية تضمن حدا أدنى من ضبط الوقت ومراقبة المحتوى. كما يجب الإلمام بأساسيات التبليغ والحظر فأغلب منصات التواصل الاجتماعي توفر طرقا بسيطة للتبليغ عن المضايقات التي يتعرض لها الأفراد، والأطفال بصفة خاصة. كما تسمح بحظر أشخاص معينين أو نوع معين من المحتوى، كالعنف والجنس مثلا، وبهذا يمكن تكييف استعمال الوسائط حسب سن الطفل.
خاتمة
المعلومات المقدمة في هذا المقال مستقاة من مصادر شتى وقد تم تحري الدقة في نقل المعلومات قدر المستطاع. أما الأفكار والبرامج وطريقة عرضها فهي اجتهاد شخصي، ومن هنا انتظر من الآباء والمعلمين والمنشغلين بالتربية والتعليم خصوصا المساهمة بملاحظاتهم وآراءهم ونقدهم للأفكار المطروحة في هذا الموضوع لإثرائها وتعديلها والوصول بها إلى الشكل الذي يمكن تطبيقه ليساهم في حماية وتربية النشء على أمثل الأخلاق والقيم.
أ. هشام رحاب *
* أستاذ جامعي
Source : https://elbassair.org/9282/
الخميس 21 رمضان 1441ﻫ 14-5-2020م

Les sciences et technologies au service de la maîtrise et du contrôle de la propagation du Covid-19 en Algérie
HABIBA ZERKAOUI DRIAS ET MOHAMED KHODJA
10 MAI 2020 À 10 H 06 MIN
Le COVID-19 est une maladie infectieuse émergente de type zoonose virale causée par la souche de coronavirus SARS-CoV-2. Les symptômes de cette maladie peuvent se manifester quelques jours après que le patient ait commencé à émettre le virus, causant une propagation très rapide et exposant l’entourage à un danger de mort.
En Algérie, le premier cas de coronavirus testé positif a eu lieu le 25 février 2020 dans la wilaya de Ouargla, soit deux mois après la Chine, alors que le premier foyer détecté et qui a fait propager le virus se trouvait dans la wilaya de Blida le 1er mars 2020 (1). A ce jour, l’Algérie n’a pas inscrit de pic similaire à ceux de certains pays ayant souffert de cette pandémie, grâce à la décision de confinement prise par le gouvernement.
Cependant, ce confinement ne pourra pas durer très longtemps. C’est la raison pour laquelle nous faisons cette étude prédictive qui nous permettra de prévoir le temps que va prendre cette épidémie pour s’éteindre, ou du moins identifier les actions à engager pour ralentir sa propagation. L’analyse des modèles élaborés nous permettra, d’une part, d’identifier le scenario le plus adapté pour le cas de l’Algérie, d’autre part, de prévoir les actions nécessaires. Trois aspects majeurs seront exploités :
– L’aspect sanitaire : Le plus important, pour appuyer les décisions et mesures à prendre afin de restreindre la transmission et de prendre en charge l’évolution du nombre de personnes infectées.
– L’aspect économique : Le retour graduel à la normale permettra la relance de l’activité économique et l’allégement de la charge de soutien de l’Etat.
– L’aspect social : Le soulagement psychologique du citoyen et la libération progressive des métiers de base.
De la prédiction d’un modèle algérien de propagation du COVID-19
Le bon modèle est celui qui conduit aux prédictions les plus fiables. Cette tâche est très ardue dans le cas de la propagation du COVID-19 car ce dernier n’a pas encore révélé tous ses mystères. Par ailleurs, il est difficile de modéliser des paramètres complexes comme ceux liés au respect du confinement. Nonobstant cet écueil, des outils modernes de prédiction ont été mis en œuvre comme la régression linéaire polynomiale et les réseaux de neurones, utilisés dans le domaine des sciences de données qui caractérisent l’ère dans laquelle nous vivons actuellement.
Prétraitement des données
Les statistiques descriptives les plus usuelles nous ont permis d’analyser les données(1) et d’éliminer celles qui apparaissent excessives. Un nombre très faible de données aberrantes ont été détectées et supprimées afin de ne pas biaiser les résultats attendus.
Le modèle de régression linéaire polynomiale
L’idée est tout simplement de tester nos données sur des fonctions de polynômes. Pour choisir le meilleur modèle, nous avons considéré des mesures de performance communément utilisées dans ce domaine. Le polynôme obtenu nous a permis de prédire le nombre de nouveaux cas sur les 30 prochains jours. La figure 1 montre l’accroissement du nombre des cas confirmés du COVID-19 prédits pendant 30 jours après le 29 avril 2020 alors que la figure 2 illustre le nombre de cas actifs prédits au cours de cette même période, compte tenu des cas réels existant jusque-là. Considérant la dynamique du phénomène, le modèle doit être réajusté régulièrement en fonction des nouvelles données.
L’interprétation de l’allure de la courbe d’évolution des cas actifs nous amène à admettre que la première phase allant du 25 février au 13 mars est caractéristique de la période d’adaptation avec un manque de diagnostic et de prise en charge des cas infectés au regard des moyens disponibles et du temps nécessaire pour le corps médical de s’adapter à cette nouvelle situation inattendue.
La deuxième phase qui s’étale du 13 mars au 4 avril est celle où nous sommes arrivés à prendre en charge les cas infectés avec l’ouverture des centres de diagnostic, la mobilisation du personnel médical, en plus de la disponibilité et l’acquisition/réception de moyens complémentaires. Cette phase sera dénommée Phase de propagation.
La troisième phase est celle qui correspond au début du plateau de la courbe en cloche du nombre de cas confirmés.
Elle durera approximativement du 4 avril au 20 mai. C’est une période de début de stabilisation où nous allons remarquer une légère réduction du nombre de décès avec une augmentation significative du nombre de guérisons reflétant l’efficacité des traitements engagés.
La dernière phase s’étalera entre le 20 mai et début juin et correspondra à la phase du déclin des nouveaux cas infectés et d’une diminution significative des décès. Le nombre de nouveaux cas prédits est de 10 aux alentours du 29 mai, d’après nos calculs.
Approche d’apprentissage automatique (ou Machine Learning)
L’apprentissage automatique est l’une des nombreuses technologies de l’intelligence artificielle utilisée en sciences de données. Elle connaît un essor considérable ces derniers temps avec l’émergence du ‘Deep Learning’ (Apprentissage en profondeur).
Dans cette optique, une autre voie d’investigation serait d’aborder notre problématique sur la base des données d’images, en l’occurrence les images radiographiques du télé-thorax (scanner) que notre pays utilise en ce moment comme moyen de dépistage. Par manque de données de cette catégorie, il ne nous est pas possible d’envisager une telle perspective. Nous lançons au passage un appel aux responsables du secteur sanitaire, en plus de la création de bases de données structurées pour toutes les analyses effectuées au niveau national, d’intégrer des experts en intelligence artificielle dans les groupes d’experts médicaux afin de booster le développement de la santé dans notre pays.
Sur la base des données numériques, l’algorithme d’apprentissage automatique appliqué est un algorithme intelligent basé sur un réseau de neurones.
Il commence par la construction d’une base de données à partir des données mondiales provenant de la source(2) pour contenir les pays partageant avec l’Algérie un certain nombre de caractéristiques comme la densité de la population, le climat, les ressources hospitalières ainsi que la culture. Cette base servira au réseau de neurones qui peut être vu comme un robot virtuel, à apprendre à partir des modèles de la base de données pour déduire le modèle algérien. Les résultats numériques obtenus sur la propagation du virus en Algérie sont légèrement supérieurs à ceux calculés par le modèle de régression linéaire polynomiale.
De l’analyse des sentiments sur le COVID-19
L’analyse des sentiments est un outil très moderne utilisé de nos jours pour connaître les sentiments d’un groupe de personnes ou d’une société entière sur la base de documents textuels. Nous savons que les gens ont changé leurs comportements et éprouvent des émotions différentes de celles qu’ils connaissaient avant l’avènement du COVID-19 parce que leur mode de vie est passé à quelque chose de nouveau.
Une autre étude ayant un objectif d’ordre sociétal a été effectuée sur une large population de personnes échangeant sur les réseaux sociaux et plus particulièrement sur Twitter pour connaître leurs sentiments sur le COVID-19. Une collecte de plus de 600 000 tweets ayant des hashtags comme #COVID et #coronavirus postés entre le 27 février 2020 et le 25 mars 2020 a été réalisée. Un traitement exploratoire sur le nombre de tweets postés par pays, par langue et bien d’autres paramètres a fait ressortir un aperçu sur l’appréhension de la pandémie à travers le monde. Aussi, une analyse des sentiments des tweeters a été élaborée sur la base des tweets postés en anglais car ces derniers constituent la grande majorité (USA, GB, Inde…).
L’approche consiste à calculer, sur la base des mots employés dans les tweets, un score pour chaque sentiment comme la peur, la joie, la confiance, la colère, l’anticipation, la tristesse et de manière générale un sentiment positif et un sentiment négatif. Les résultats obtenus montrent que le sentiment négatif était élevé au début du mois de mars 2020, puis il a connu une légère augmentation au cours de la deuxième semaine et depuis lors, il diminue de façon importante. Au contraire, le sentiment positif suit le sens inverse. Le sentiment de la peur connaît presque la même évolution que le sentiment négatif mais avec moins d’ampleur tandis que le sentiment de la confiance suit le sentiment positif. Le sentiment de la joie est constant et a le score le plus bas, ce qui traduit ce que les gens ressentent de nos jours. Mais malgré cette triste situation, les tweeters semblent avoir confiance pour gagner la bataille contre le coronavirus.
Recommandations
En vue des résultats des deux prédictions (régression linéaire et réseau de neurones) nous estimons que le nombre de cas nouveaux va continuer à croître jusqu’à 20 mai. Selon l’analyse des sentiments, le confinement ne peut pas être maintenu sur le long terme, un déconfinement lent et progressif doit être privilégié. Afin d’éviter que le nombre de cas augmente en exponentielle et soit hors de contrôle de notre système de santé, nous suggérons de commencer par le déconfinement des wilayas à faible densité de population, suite à une étude effectuée sur les données épidémiologiques du ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière(3) rapportant que plus la densité de population est élevée, plus il y a de cas de contamination.
Il est donc recommandé de sortir du confinement de manière graduelle, en commençant par les personnes qui se sentent capables de reprendre la vie normale (comme les plus jeunes) dans le respect strict des mesures barrières, puis en l’étendant progressivement aux personnes les plus fragiles. La modélisation de la propagation du virus nous permettra de prédire les situations possibles et par conséquent décider des actions à engager «Prédire est une piste pour décider comment guérir».
Par :
Le Professeur Habiba Zerkaoui Drias, Membre fondateur de l’Académie algérienne des sciences et technologies (AAST),
Directrice du laboratoire de recherche en intelligence artificielle, USTHB,
Ancienne directrice générale de l’Institut national d’informatique, Alger.
…et le Dr Mohamed Khodja, membre fondateur de l’Académie algérienne des sciences et technologies (AAST),
Cadre supérieur Institut algérien du pétrole (IAP), Boumerdès
Ex-directeur central Recherche & Développement (DC R&D)/Sonatrach.
Références
[1] https://en.wikipedia.org/wiki/2020_coronavirus_pandemic_in_Algeria
[2] ‘Coronavirus Disease (COVID-19) – the data – Our World in Data’, https://ourworldindata.org/coronavirus-data?fbclid=IwAR2mq8V2ojy9B3QquL7446qoBWCaajoL9ZEdb7Mdtwk_nOsPAf8BVCtIg7U.
[3] ‘Carte épidémiologique –, http://COVID19.sante.gov.dz/carte/.
source

Les sciences et technologies au service de la maîtrise et du contrôle de la propagation du Covid-19 en Algérie
HABIBA ZERKAOUI DRIAS ET MOHAMED KHODJA
10 MAI 2020 À 10 H 06 MIN
Le COVID-19 est une maladie infectieuse émergente de type zoonose virale causée par la souche de coronavirus SARS-CoV-2. Les symptômes de cette maladie peuvent se manifester quelques jours après que le patient ait commencé à émettre le virus, causant une propagation très rapide et exposant l’entourage à un danger de mort.
En Algérie, le premier cas de coronavirus testé positif a eu lieu le 25 février 2020 dans la wilaya de Ouargla, soit deux mois après la Chine, alors que le premier foyer détecté et qui a fait propager le virus se trouvait dans la wilaya de Blida le 1er mars 2020 (1). A ce jour, l’Algérie n’a pas inscrit de pic similaire à ceux de certains pays ayant souffert de cette pandémie, grâce à la décision de confinement prise par le gouvernement.
Cependant, ce confinement ne pourra pas durer très longtemps. C’est la raison pour laquelle nous faisons cette étude prédictive qui nous permettra de prévoir le temps que va prendre cette épidémie pour s’éteindre, ou du moins identifier les actions à engager pour ralentir sa propagation. L’analyse des modèles élaborés nous permettra, d’une part, d’identifier le scenario le plus adapté pour le cas de l’Algérie, d’autre part, de prévoir les actions nécessaires. Trois aspects majeurs seront exploités :
– L’aspect sanitaire : Le plus important, pour appuyer les décisions et mesures à prendre afin de restreindre la transmission et de prendre en charge l’évolution du nombre de personnes infectées.
– L’aspect économique : Le retour graduel à la normale permettra la relance de l’activité économique et l’allégement de la charge de soutien de l’Etat.
– L’aspect social : Le soulagement psychologique du citoyen et la libération progressive des métiers de base.
De la prédiction d’un modèle algérien de propagation du COVID-19
Le bon modèle est celui qui conduit aux prédictions les plus fiables. Cette tâche est très ardue dans le cas de la propagation du COVID-19 car ce dernier n’a pas encore révélé tous ses mystères. Par ailleurs, il est difficile de modéliser des paramètres complexes comme ceux liés au respect du confinement. Nonobstant cet écueil, des outils modernes de prédiction ont été mis en œuvre comme la régression linéaire polynomiale et les réseaux de neurones, utilisés dans le domaine des sciences de données qui caractérisent l’ère dans laquelle nous vivons actuellement.
Prétraitement des données
Les statistiques descriptives les plus usuelles nous ont permis d’analyser les données(1) et d’éliminer celles qui apparaissent excessives. Un nombre très faible de données aberrantes ont été détectées et supprimées afin de ne pas biaiser les résultats attendus.
Le modèle de régression linéaire polynomiale
L’idée est tout simplement de tester nos données sur des fonctions de polynômes. Pour choisir le meilleur modèle, nous avons considéré des mesures de performance communément utilisées dans ce domaine. Le polynôme obtenu nous a permis de prédire le nombre de nouveaux cas sur les 30 prochains jours. La figure 1 montre l’accroissement du nombre des cas confirmés du COVID-19 prédits pendant 30 jours après le 29 avril 2020 alors que la figure 2 illustre le nombre de cas actifs prédits au cours de cette même période, compte tenu des cas réels existant jusque-là. Considérant la dynamique du phénomène, le modèle doit être réajusté régulièrement en fonction des nouvelles données.
L’interprétation de l’allure de la courbe d’évolution des cas actifs nous amène à admettre que la première phase allant du 25 février au 13 mars est caractéristique de la période d’adaptation avec un manque de diagnostic et de prise en charge des cas infectés au regard des moyens disponibles et du temps nécessaire pour le corps médical de s’adapter à cette nouvelle situation inattendue.
La deuxième phase qui s’étale du 13 mars au 4 avril est celle où nous sommes arrivés à prendre en charge les cas infectés avec l’ouverture des centres de diagnostic, la mobilisation du personnel médical, en plus de la disponibilité et l’acquisition/réception de moyens complémentaires. Cette phase sera dénommée Phase de propagation.
La troisième phase est celle qui correspond au début du plateau de la courbe en cloche du nombre de cas confirmés.
Elle durera approximativement du 4 avril au 20 mai. C’est une période de début de stabilisation où nous allons remarquer une légère réduction du nombre de décès avec une augmentation significative du nombre de guérisons reflétant l’efficacité des traitements engagés.
La dernière phase s’étalera entre le 20 mai et début juin et correspondra à la phase du déclin des nouveaux cas infectés et d’une diminution significative des décès. Le nombre de nouveaux cas prédits est de 10 aux alentours du 29 mai, d’après nos calculs.
Approche d’apprentissage automatique (ou Machine Learning)
L’apprentissage automatique est l’une des nombreuses technologies de l’intelligence artificielle utilisée en sciences de données. Elle connaît un essor considérable ces derniers temps avec l’émergence du ‘Deep Learning’ (Apprentissage en profondeur).
Dans cette optique, une autre voie d’investigation serait d’aborder notre problématique sur la base des données d’images, en l’occurrence les images radiographiques du télé-thorax (scanner) que notre pays utilise en ce moment comme moyen de dépistage. Par manque de données de cette catégorie, il ne nous est pas possible d’envisager une telle perspective. Nous lançons au passage un appel aux responsables du secteur sanitaire, en plus de la création de bases de données structurées pour toutes les analyses effectuées au niveau national, d’intégrer des experts en intelligence artificielle dans les groupes d’experts médicaux afin de booster le développement de la santé dans notre pays.
Sur la base des données numériques, l’algorithme d’apprentissage automatique appliqué est un algorithme intelligent basé sur un réseau de neurones.
Il commence par la construction d’une base de données à partir des données mondiales provenant de la source(2) pour contenir les pays partageant avec l’Algérie un certain nombre de caractéristiques comme la densité de la population, le climat, les ressources hospitalières ainsi que la culture. Cette base servira au réseau de neurones qui peut être vu comme un robot virtuel, à apprendre à partir des modèles de la base de données pour déduire le modèle algérien. Les résultats numériques obtenus sur la propagation du virus en Algérie sont légèrement supérieurs à ceux calculés par le modèle de régression linéaire polynomiale.
De l’analyse des sentiments sur le COVID-19
L’analyse des sentiments est un outil très moderne utilisé de nos jours pour connaître les sentiments d’un groupe de personnes ou d’une société entière sur la base de documents textuels. Nous savons que les gens ont changé leurs comportements et éprouvent des émotions différentes de celles qu’ils connaissaient avant l’avènement du COVID-19 parce que leur mode de vie est passé à quelque chose de nouveau.
Une autre étude ayant un objectif d’ordre sociétal a été effectuée sur une large population de personnes échangeant sur les réseaux sociaux et plus particulièrement sur Twitter pour connaître leurs sentiments sur le COVID-19. Une collecte de plus de 600 000 tweets ayant des hashtags comme #COVID et #coronavirus postés entre le 27 février 2020 et le 25 mars 2020 a été réalisée. Un traitement exploratoire sur le nombre de tweets postés par pays, par langue et bien d’autres paramètres a fait ressortir un aperçu sur l’appréhension de la pandémie à travers le monde. Aussi, une analyse des sentiments des tweeters a été élaborée sur la base des tweets postés en anglais car ces derniers constituent la grande majorité (USA, GB, Inde…).
L’approche consiste à calculer, sur la base des mots employés dans les tweets, un score pour chaque sentiment comme la peur, la joie, la confiance, la colère, l’anticipation, la tristesse et de manière générale un sentiment positif et un sentiment négatif. Les résultats obtenus montrent que le sentiment négatif était élevé au début du mois de mars 2020, puis il a connu une légère augmentation au cours de la deuxième semaine et depuis lors, il diminue de façon importante. Au contraire, le sentiment positif suit le sens inverse. Le sentiment de la peur connaît presque la même évolution que le sentiment négatif mais avec moins d’ampleur tandis que le sentiment de la confiance suit le sentiment positif. Le sentiment de la joie est constant et a le score le plus bas, ce qui traduit ce que les gens ressentent de nos jours. Mais malgré cette triste situation, les tweeters semblent avoir confiance pour gagner la bataille contre le coronavirus.
Recommandations
En vue des résultats des deux prédictions (régression linéaire et réseau de neurones) nous estimons que le nombre de cas nouveaux va continuer à croître jusqu’à 20 mai. Selon l’analyse des sentiments, le confinement ne peut pas être maintenu sur le long terme, un déconfinement lent et progressif doit être privilégié. Afin d’éviter que le nombre de cas augmente en exponentielle et soit hors de contrôle de notre système de santé, nous suggérons de commencer par le déconfinement des wilayas à faible densité de population, suite à une étude effectuée sur les données épidémiologiques du ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière(3) rapportant que plus la densité de population est élevée, plus il y a de cas de contamination.
Il est donc recommandé de sortir du confinement de manière graduelle, en commençant par les personnes qui se sentent capables de reprendre la vie normale (comme les plus jeunes) dans le respect strict des mesures barrières, puis en l’étendant progressivement aux personnes les plus fragiles. La modélisation de la propagation du virus nous permettra de prédire les situations possibles et par conséquent décider des actions à engager «Prédire est une piste pour décider comment guérir».
Par :
Le Professeur Habiba Zerkaoui Drias, Membre fondateur de l’Académie algérienne des sciences et technologies (AAST),
Directrice du laboratoire de recherche en intelligence artificielle, USTHB,
Ancienne directrice générale de l’Institut national d’informatique, Alger.
…et le Dr Mohamed Khodja, membre fondateur de l’Académie algérienne des sciences et technologies (AAST),
Cadre supérieur Institut algérien du pétrole (IAP), Boumerdès
Ex-directeur central Recherche & Développement (DC R&D)/Sonatrach.
Références
[1] https://en.wikipedia.org/wiki/2020_coronavirus_pandemic_in_Algeria
[2] ‘Coronavirus Disease (COVID-19) – the data – Our World in Data’, https://ourworldindata.org/coronavirus-data?fbclid=IwAR2mq8V2ojy9B3QquL7446qoBWCaajoL9ZEdb7Mdtwk_nOsPAf8BVCtIg7U.
[3] ‘Carte épidémiologique –, http://COVID19.sante.gov.dz/carte/.
source
21/01/2021 @ 10:30