Nouvelles

Quarante ans d'innovations high-tech à l'Inria - par ZIDAT

L'institut fête son anniversaire en organisant un forum à Lille. Retour en images sur 40 ans de projets avortés ou aboutis, entre précurseur d'Internet et première machine Unix française.

Gilbert Kallenborn , 01net., le 10/12/2007 à 17h33

Un volontarisme politique et scientifique Créé le 3 janvier 1967, l’Institut de recherche en informatique et en automatique (Iria), l’organisme précurseur de l’Inria, a pour objectif de rattraper le retard que les Français ont pris dans l’informatique face aux Américains. Organisme de recherche d’un genre nouveau, cet institut public pourra collaborer étroitement avec le secteur privé. Durant ses premières années d’existence, il aura du mal à trouver ses marques. Le projet Cyclades, précurseur d’Internet Un des premiers grands succès de l’Iria était le projet de réseaux informatiques Cyclades, mené par le polytechnicien Louis Pouzin (à gauche sur la photo). Basé sur la commutation de paquets de données - les datagrammes - ce réseau ressemblait à l’Arpanet américain précurseur d'Internet et fonctionnait dès 1973. Malheureusement, le projet est enterré en 1977 par le gouvernement qui privilégie le circuit virtuel du réseau Transpac des PTT, à la facturation plus aisée. Mauvaise pioche. L’Inria prendra sa revanche en 1995, en devenant le pilier européen du World Wide Web Consortium.         Au service de la santé, avec Spartacus  En 1975, l’Iria gagne en visibilité auprès du grand public avec le projet Spartacus, qui permettait aux tétraplégiques de commander un robot manipulateur. Grâce à un certain nombre de capteurs, le sujet pouvait réaliser des gestes précis comme celui de remplir un verre d’eau. L’impact médiatique est considérable. Et même si les résultats effectifs restent très limités pour des raisons de coût, le projet a permis de réaliser des avancées techniques importantes. La communication unifiée, avant l’heure Au début des années 80, l’institut de recherche, devenu entre-temps l’Inria, propose d’automatiser les tâches bureautiques au travers d’une solution novatrice et toute intégrée entre-temps: le buroviseur. Ce terminal disposait d’un écran à plusieurs fenêtres, d’une souris à trois touches et d’une connexion au réseau local par modem. Il permettait de recevoir et d’envoyer du courrier électronique, de réaliser du traitement de texte ou des graphiques et de gérer un agenda ainsi que des contacts. Un simple clic sur un numéro enregistré permettait de passer un coup de fil.    La première machine Unix française Contraint d’acheter « français », l’Inria a toujours été handicapé au niveau de ses moyens de calcul, faute de pouvoir se procurer les meilleurs matériels américains. En 1983, l’institut participe donc à la réalisation du SM 90, une machine Unix - la première d’origine française - conçue autour d’un processeur Motorola 68000. L’Inria se charge du système d’exploitation et du compilateur. Cet équipement fait maison va équiper bon nombre de ses projets. Bull en fera une version commerciale, le DXP 1000. Cycab, le Vélib’ à quatre roues En 1997, l’Inria présente le Cycab, un petit véhicule électrique pour deux personnes, destiné à une utilisation en libre-service. L’objectif est de proposer un moyen de transport alternatif, non-polluant et économe pour les trajets citadins de courte distance. Le public visé est large : les hommes d’affaire, les personnes chargées de gros colis, les personnes à mobilité réduite, etc. La conduite peut se faire de manière manuelle ou automatique sur des parcours prédéfinis.        Le XXIIe siècle en ligne de mire Devenu un acteur majeur de la recherche européenne, l’Inria est en pleine expansion. L’institut compte aujourd’hui 3 600 personnes réparties sur six centres de recherche. Le dernier centre baptisé Futurs a été créé en 2002. Il regroupe trois sites - Bordeaux, Lille et Saclay - qui devraient devenir des centres indépendants en 2008. Un des résultats de Futurs est le Cat (Control Action Table), représenté ci-dessus dans ses différentes étapes de conception. Il s’agit d’une souris futuriste avec six degrés de liberté, pour faciliter l’interaction dans les environnements 3D.


 

 

Lire la suite