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Les chasseurs de diplômés algériens à Londres - par Behaz
De grandes compagnies comme Cevital, British Petrolum, Wataniya Telecom et HSBC ont pris part à cet événement inédit dans la capitale britannique.

Les universités occidentales sont un vivier de compétences algériennes. Les grands groupes économiques et financiers, nationaux et étrangers ayant des investissements dans notre pays en ont conscience. Sans doute, l’immersion des étudiants algériens à l’étranger très tôt dans l’univers des entreprises est un atout qui les distingue de leurs camarades sur le territoire national. Les étudiants au Royaume-Uni ont un avantage supplémentaire qui consiste dans la maîtrise parfaite de la langue de Shakespeare. “Le seul problème peut-être auquel nous sommes confrontés en Algérie est que très peu de gens maîtrisent l’anglais”, avoue Philipe Barbe, directeur commercial de la filiale algérienne de la banque britannique HSBC. Samedi dernier, il prenait part à Londres, avec d’autres groupes économiques d’envergure, au premier forum dédié au recrutement de cadres formés en Grande-Bretagne. L’organisation de cette rencontre inédite revient à Interprofils, un cabinet-conseil en ressources humaines. Son représentant en Algérie, M. Khelifi, dit avoir adressé des invitations à beaucoup d’entreprises qui ont accueilli l’initiative très favorablement. “Certaines n’ont pas pu envoyer des représentants pour des problèmes de visa. Mais nous allons rééditer cette expérience l’année prochaine et nous ferons en sorte qu’il y ait plus de compagnies”, promet le responsable de Interprofils. Un des salons de l’hôtel Marriott où s’est tenue la rencontre s’est avéré très exigu pour contenir les étudiants, les universitaires et de jeunes cadres très nombreux, venus s’enquérir des offres d’emploi. “Pour nous, l’idéal est de pouvoir retourner travailler en Algérie, mais au préalable, nous devons connaître quelles sont les perspectives qui nous sont offertes”, expliquent trois jeunes cadres dans les secteurs de l’informatique, des finances et du pétrole. Certains des présents sont venus de France. “Il y a des profils très intéressants, très pointus”, constate Akli Brihi, directeur général de British Petrolum en Algérie. Pendant toute la journée, des CV se sont amassés sur le stand de la compagnie. BP Algérie recherche surtout des personnels techniques, des ingénieurs spécialisés dans les domaines de l’exploration et l’exploitation. Son but étant d’abord économique et vise à remplacer petit à petit la centaine de travailleurs britanniques expatriés. “Il n’y a pas mieux que les Algériens pour comprendre la mentalité de leurs compatriotes”, ajoute M. Brihi. En outre, il estime qu’il est important d’offrir des opportunités aux jeunes qui veulent apporter quelque chose à leur pays. La directrice des ressources humaines de la filiale Samha, du groupe Cevital, est du même avis. Elle considère qu’il faut aller à la rencontre de la compétence algérienne à l’étranger où elle se trouve. L’occasion était aussi pour Cevital de faire connaître l’ensemble de ses filiales et les opportunités d’emploi qu’elles procurent. “Les gens restent concentrés sur la filiale agroalimentaire, alors que le groupe dispose de beaucoup d’autres activités”, explique la DRH. À La HSBC, la stratégie de recrutement se base sur l’emploi de personnels locaux. “Partout dans le monde, 99% de nos effectifs sont des travailleurs locaux”, révèle M. Barbe et de renchérir : “Ce n’est pas une gestion décentralisée, mais d’intégration au pays.”
Le directeur commercial de la banque britannique a eu à prendre part à un forum similaire à Paris récemment. Outre sa présence au stand, il a animé une des conférences programmées. La dernière était tenue par le Dr Chahid Fourali, du Chartered Institute of Marketing. Ce spécialiste dans l’identification des besoins des entreprises en matière de marketing affirme que cette notion fait souvent défaut aux compagnies algériennes, alors qu’elle est la clé de leur réussite.

LIBERTE Actualité : Lundi 19 Novembre 2007

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