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Omar Seddiki, unalgerien qui voit loin - par TalhiSaid
Omar Seddiki, un Algérien qui voit… très loin
Omar Seddiki, doctorant dans le domaine de la physique résidant au Canada, est sorti tout récemment de l’anonymat en mettant au point une nouvelle combinaison de produits permettant la fabrication d’un télescope à miroir liquide. A travers cette réalisation, l’Algérien Omar Seddiki réussit où beaucoup d’autres chercheurs ont échoué. Le miroir liquide en question est très adapté aux conditions extrêmes caractérisant la surface de la lune. Les travaux menés par M. Seddiki et son équipe ont été subventionnés et suivis par la très célèbre Agence spatiale américaine NASA. L’ancien étudiant de l’USTHB, désormais célèbre pour cette prouesse scientifique, nous parle de son parcours et des conditions à réunir pour permettre à l’Algérie de tirer profit des compétences algériennes établies dans différents pays du monde.It Mag : Tout d’abord, pouvez-vous nous donner une idée sur votre parcours universitaire et que faites-vous exactement en ce moment ? Omar SedikiPhysicien a mis au point le fabrication d’un telescope à miroir liquideM. Omar Seddiki : J’ai obtenu un diplôme d’ingénieur en électronique en 1990 à l’université des sciences et technologies Houari Boumediene de Bab Ezzouar (USTHB). Après la fin de mes études universitaires, j’ai commencé ma carrière professionnelle dans le secteur industriel. J’ai travaillé pendant 12 ans dans l’industrie, dont 6 ans dans la société SMEI. Je me suis installé au Canada à partir de l’année 2003. Une année plus tard, j’intègre le groupe de recherche des miroirs liquides à l’université Laval. En 2006, j’ai obtenu une maîtrise en physique. Actuellement, je prépare un doctorat en physique dans la même université.Pouvez-vous nous parler de votre départ vers le Canada. Dans quelles circonstances avez-vous quitté l’Algérie et quelles étaient vos motivations ?A un moment donné, j’ai senti la nécessité d’enrichir ce que j’avais cumulé en matière d’expérience professionnelle, mais aussi sur le plan intellectuel. Suivant cette logique, il m’a semblé important de faire le nécessaire pour évoluer dans un milieu exigeant où je puisse acquérir une expérience répondant aux normes de travail internationales. C’est ainsi que j’ai quitté mon pays fin janvier 2003 pour le Canada.Vous avez réussi à trouver une combinaison de produits permettant la fabrication d’un télescope à miroir liquide. Pouvez-vous donner une idée plus précise sur cette trouvaille et surtout sur les avantages qu’elle présente ?Notre groupe de recherche a déjà développé des techniques de fabrication de télescope à miroir liquide pour les applications terrestres. Pour le projet de miroir liquide sur la lune, ces techniques ne peuvent pas être utilisées, car les conditions d’utilisation sur la Lune sont très différentes : très basse pression de vide due à l’absence d’atmosphère et très basse température d’utilisation. On a donc opté pour un procédé déjà utilisé pour la métallisation des miroirs de télescope en verre et qui consiste à l’évaporation d’un métal sous vide. La difficulté résidait dans le fait que ce procédé n’a jamais été essayé sur un liquide. Il fallait donc développer un savoir-faire et des techniques pour l’adapter et trouver le liquide qui pouvait convenir aux conditions extrêmes de l’environnement lunaire. Au départ, on procédait par essais et erreurs, et très vite on a pu franchir un premier palier lorsqu’on a pu déposer une couche d’aluminium sur un polymère liquide hydrophile. Puis une autre étape majeure a été franchie un an après nos premières expériences, et cela lorsqu’on a déposé une mince couche d’argent sur un liquide ionique. Ces liquides sont des solvants qui peuvent être conçus avec un ensemble particulier de propriétés. Ils ne s’évaporent quasiment pas et ils restent liquides à des températures très basses. Ce qui fait d’eux les « candidats » les plus sérieux pour le projet d’un miroir liquide sur la Lune.Comment vous êtes-vous retrouvé impliqué dans les travaux relatifs à ce projet ?L’Agence spatiale américaine (NASA), via son Institut pour les concepts innovants (NIAC), a décidé en 2004 de subventionner l’idée de télescope lunaire proposé par le professeur Borra. Ce dernier, qui était mon directeur de recherche, m’a chargé de reprendre des expériences de métallisation sous vide qui ont été abandonnées il y a quelques années faute de résultats probants. J’ai repris les expériences en variant les liquides. J’ai fini par obtenir un premier résultat positif qui a démontré la faisabilité du projet, ce qui nous a permis d’obtenir des financements pour continuer nos recherches.Est-ce que les chercheurs et étudiants algériens résidant au Canada sont en contact (sous forme d’association ou autre) ? Existe-t-il suffisamment d’échanges entre les membres de la communauté scientifique algérienne ?Sur le plan humain, les contacts ent

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